À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,32% (-16,85 points) à 5.199,22 points et le Dax allemand de 0,04%. Le Footsie britannique a au contraire pris 0,77%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,02%, le FTSEurofirst 300 0,31% et le Stoxx 600 0,38%.

La BCE n'a pas touché à ses taux directeurs jeudi, comme on s'y attendait, laissant même la porte ouverte à une augmentation des rachats d'actifs si la conjoncture se dégradait.

Après avoir évoqué la perspective d'un tour de vis le mois dernier, le président Mario Draghi a signalé que tout changement n'interviendrait que progressivement, préparant le terrain à une possible discussion en septembre concernant le très attendu dénouement progressif du programme de rachat d'actifs.

Sur ces anticipations, l'euro a touché un plus pic de près de deux ans (août 2015) à 1,1655 dollar, prenant près de 1% face à la monnaie américaine. La devise de la zone euro a par ailleurs évolué à un plus haut de huit mois face à la livre sterling.

Le billet vert cote 94,2 face à un panier de devises de référence, un creux de près d'un an. Le dollar patît également des doutes sur les capacités de l'administration Trump à faire passer les réformes promises lors de la campagne de la présidentielle.

Le marché pense toujours que la BCE pourrait relever ses taux directeurs en 2018 mais cette hausse pourrait survenir plus tard que prévu. Le marché table à 70% sur une hausse de 10 points de base en juillet 2018, alors qu'il en était sûr à 100% la semaine dernière. En revanche, il évalue à 100% la probabilité d'une hausse en octobre.

"Selon toute probabilité, un 'tapering' (réduction) du programme d'assouplissement quantitatif se fera progressivement en 2018 et il ne semble pas que la réunion de la BCE remette cela en cause fondamentalement. Par conséquent, la monnaie (unique) s'en est trouvée renforcée", déclare Richard McGuire, stratège de Rabobank.

Sur le front obligataire, les rendements des emprunts d'Etats de la zone euro sont en baisse au moment de la clôture, après avoir oscillé au gré des annonces de la BCE.

Sur le marché actions, les valeurs bancaires de la zone euro ont légèrement avancé, de 0,17%.

Le secteur européen du transport aérien a souffert dans le sillage des commentaires prudents d'EasyJet sur ses perspectives de bénéfices. La compagnie britannique a chuté de 5,92%.

Dans son sillage, Air France a perdu 8,31%, la plus forte baisse de l'indice SBF 120. Lufthansa a cédé 8,56%, plus forte baisse du Stoxx, Ryanair a abandonné 3,17% et IAG, la maison-mère de British Airways, 3,877%.

L'indice européen des transports et des loisirs a perdu 1,5%.

Ingenico s'est offert la plus forte progression du SBF 120 et du Stoxx 600, avec un gain de 5,05% après avoir annoncé l'acquisition auprès de Nordic Capital du suédois Bambora, spécialisé dans les services de paiement, pour un montant total de 1,5 milliard d'euros.

Au CAC 40, Publicis s'est octroyé la plus forte hausse, de 4,6%, dopé par la progression inattendue de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre, porté par des gains de nouveaux contrats en Amérique du Nord, son principal marché, qui a renoué avec la croissance des ventes.

Remy Cointreau a perdu 2,31%, le groupe de spiritueux a calmé les ardeurs du marché sur les effets à attendre de la hausse de ses ventes de cognac au premier trimestre sur le résultat opérationnel 2017-2018.

La plus forte baisse de l'Eurofirst 300 est pour la banque suédoise Nordea, qui perd 5,15% après avoir annoncé un bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre inférieur aux attentes.

A New York, Wall Street évoluent en légère hausse à l'heure de la clôture européenne.

(Laetitia Volga, édité par Wilfrid Exbrayat)