L'indice Dow Jones a gagné 41,31 points, soit 0,16%, à 26.252,12. Le S&P-500, plus large, a cédé 1,59 point, soit 0,06%, à 2.837,54. Le Nasdaq Composite a reculé plus franchement, de 45,23 points (-0,61%) à 7.415,06 points.

Au Forum économique de Davos, le secrétaire au Commerce américain Wilbur Ross a qualifié la stratégie chinoises dans le domaine technologique de "menace directe" pour les Etats-Unis et noté que Washington pourrait prendre des mesures contre Pékin.

Cette déclaration a suffi à faire perdre au marché ses gains de début de séance, avec un indice S&P-500 qui a cédé jusqu'à 0,5%, alors que Wall Street était soutenue depuis le début de la journée par le recul du dollar et quelques bons résultats.

Le billet vert de son côté est tombé à ses plus bas de trois ans, affaibli par les propos du secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, pour qui la baisse de la devise américaine est une bonne chose pour le commerce du pays.

"C'est assez significatif, sachant que c'est la première fois depuis longtemps que le secrétaire au Trésor se prononce contre un dollar fort", dit Sireen Harajli, responsable de la stratégie sur le marché des changes à la banque Mizuho.

Mais la Maison Blanche est intervenue par la suite pour tenter d'atténuer la portée de ces propos en disant que le dollar est une devise "très stable" et que le président Donald Trump croit et a toujours cru aux taux de changes flottants.

Parallèlement, plusieurs hauts responsables de l'administration Trump ont rejeté l'idée que la politique de l'"America First" défendue par Donald Trump soit nuisible à la mondialisation et au commerce mondial.

La Chancelière allemande Angela Merkel leur a répondu depuis Davos que l'isolationnisme et le protectionnisme n'étaient pas la réponse aux problèmes économiques du monde.

PAUSE TECHNIQUE

Certains intervenants jugent néanmoins que le nervosité du marché s'explique avant tout par les niveaux record atteints.

"Rien de plus naturel que les marchés, d'un point de vue technique, marquent une pause après avoir tant grimpé, voire même baissent un petit peu; il s'agit de simples ajustements."

Les financières (+0,68%) ont limité les pertes du S&P, dans le sillage des rendements de obligations américaines, en hausse avec la baisse du dollar. JPMorgan a pris 1,28%, Wells Fargo 1,54% et Goldman Sachs 2,15%.

La saison des résultats s'est poursuivie, avec de bonnes surprises, à l'exception notable de Général Electric.

GE a reculé de 2,66% à 16,44 dollars après l'annonce que la SEC, le gendarme de Wall Street, a ouvert une enquête sur les charges massives liées au segment de l'assurance passées dans les comptes du conglomérat pour le quatrième trimestre.

Sur le plan des résultats, le groupe anticipe une nouvelle contre-performance de sa division matériel électrique et a fait état d'une perte de 10 milliards dollars (8,1 milliards d'euros) et d'une baisse de 5% de son chiffre d'affaires trimestriel. GE a ajouté qu'il étudiait des possibilités de restructuration mais qu'il n'envisageait pas un démantèlement.

United Continental a perdu 11,44%, plus net recul du S&P, après avoir annoncé une augmentation de ses capacités pour rivaliser avec les compagnies à bas coûts. American Airlines et Delta Air Lines ont perdu respectivement 6% et 5,2%, et l'indice sectoriel 5,9%.

De même, Texas Instruments, deuxième plus forte baisse du S&P, a reculé de 8,5% et pesé sur le Nasdaq, à la suite d'un bénéfice en net recul et la plus faible croissance de son chiffre d'affaires en quatre trimestres. L'indice des semi-conducteurs a abandonné 2,31%.

Abbott Laboratories a pris en revanche 4,2% après des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, soutenus par la croissance des ventes de matériel médical et de médicaments génériques. La prévision de bénéfice par action ajusté du groupe pour cette année est également supérieure au consensus.

Sur le front du pétrole, le baril de Brent a encore progressé et se traite autour de 70,75 dollars, tandis que le brut léger américain se rapproche des 66 dollars, en réaction à l'annonce d'une baisse des stocks américains de pétrole brut pour la dixième semaine consécutive.

Environ 7,63 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains mercredi, contre 6,53 milliards en moyenne au cours des 20 dernières séances.

(Juliette Rouillon pour le service français)

par Chuck Mikolajczak