L'indice Dow Jones a perdu 362,59 points, soit 1,37%, à 26.076,89. Le S&P-500, plus large, a reculé de 31,10 points, soit 1,09%, à 2.822,43. Le Nasdaq Composite a cédé de son côté 64,02 points (-0,86%) à 7.402,48 points.

Le Dow Jones a accusé, lundi et mardi, son plus net recul sur deux jours depuis le mois de septembre 2016.

En Europe, l'heure était aussi au repli des marchés actions, où se sont poursuivies les prises de profits déclenchées lundi par la hausse des rendements : l'indice européen Stoxx 600 a cédé 0,92% et à Paris, le CAC 40 0,87%.

Les rendements des obligations à long terme du Trésor américain ont atteint de nouveaux records pluriannuels, dans l'attente de commentaires sur l'évolution des taux et sur la situation économique à l'issue de la réunion de la Fed.

Le dix ans américain était à plus de 2,72%, son plus haut niveau depuis avril 2014, à la clôture de Wall Street.

"Les investisseurs sont un peu préoccupés par l'inflation, qui incite certains investisseurs à croire que la Fed pourrait être plus agressive en matière de taux cette année", note Robert Pavlik, responsable de la stratégie chez SlateStone Wealth.

L'indice de volatilité du CBOE, surnommé "l'indice de la peur", a pris 1% à 14,83, au plus haut depuis le mois d'août.

"Je pense que malgré la tendance baissière, tout indique un redressement de l'économie et je m'attends à voir des achats à bon compte arriver bientôt sur le marché", ajoute Robert Pavlik.

Les investisseurs attendent également le premier discours sur l'état de l'Union du président américain Donald Trump, qui sera jugé à l'aune de ses déclarations sur son projet ambitieux de dépenses d'infrastructures et sur le commerce.

Les marchés actions ont souffert par ailleurs de la rechute des cours du pétrole, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) étant revenu sous 65 dollars: à Wall Street, l'indice sectoriel S&P de l'énergie a cédé 2,2%.

Mais la plus forte baisse sectorielle est pour le secteur de la santé, dont l'indice a perdu 2,13% après l'annonce d'un partenariat entre Amazon, Berkshire Hathaway et JPMorgan Chase dans le but de faire baisser les dépenses de santé de leurs salariés.

APPLE POURSUIT SON REPLI

Les trois groupes ont l'intention de créer une société indépendante qui aura pour mission d'assurer aux salariés et à leur famille une couverture santé "à un coût raisonnable".

Les chaînes de drugstores CVS Health et Walgreen Boots Alliance ont perdu respectivement 4,11% et 5,16%, et l'assureur maladie UnitedHealth 4,35%, la plus mauvaise performance du Dow.

Emporté par le repli du secteur, le géant de la pharmacie Pfizer a cédé 3,13% malgré un bénéfice trimestriel meilleur que prévu. Les prises de profit ont été accentuées par l'annonce par le groupe que son taux d'imposition serait ramené à 17%, alors que les analystes attendaient moins.

Apple, qui avait déjà cédé 2,07% lundi, a encore cédé 0,59%, à la veille de la publication de ses résultats trimestriels. La première capitalisation mondiale souffre des informations évoquant une possible réduction de la production de l'iPhone X au premier trimestre de cette année.

La cote reste par ailleurs animée par les publications de résultats: McDonald's a perdu 2,98% après des résultats financiers supérieurs aux attentes mais une croissance organique aux Etats-Unis simplement conforme au consensus.

Harley Davidson a abandonné 8,05% après avoir annoncé ne pas avoir atteint son objectif de livraisons en 2017 et dit prévoir un recul des livraisons cette année.

Metlife a reculé de 8,58%. Le groupe d'assurance vie a annoncé lundi soir que la SEC, gendarme des marchés financiers américains, enquêtait sur le non-paiement de certaines pensions.

Dans l'actualité des fusions et acquisitions, Thomson Reuters en revanche a bondi de 7,07% après les informations sur les discussions en cours avec le fonds Blackstone (-1,18%) sur une possible vente de 55% environ du capital de sa division Financial & Risk, qui pourrait valoriser celle-ci 20 milliards de dollars.

Sur le marché des changes, le dollar est reparti à la baisse, cédant 0,12% face aux autres grandes devises. L'euro, autour de 1,24 dollar, a profité des chiffres de la croissance en zone euro, à un pic de dix ans.

Au total, 8,1 milliards d'actions ont changé de mains, contre 7,1 milliards en moyenne lors des 20 dernières séances.

(Stephanie Kelly, avec Saikat Chatterjee et Tanya Agrawal, Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le service français)

par Stephen Culp