STRASBOURG, 2 décembre (Reuters) - Jean-Marc Ayrault a justifié dimanche dans le Républicain Lorrain le rôle joué par Arnaud Montebourg dans les négociations avec ArcelorMittal , en expliquant que quelqu'un devait hausser le ton pour obtenir des concessions du sidérurgiste.

Le Premier ministre évoque d'autre part dans cette interview une nouvelle législation sur les Opérations publiques d'achat (OPA) pour protéger les entreprises françaises.

L'annonce vendredi d'un accord avec ce groupe sur l'avenir du site de Florange, en Moselle, a déçu les représentants des salariés, qui préféraient une nationalisation transitoire suivie d'une cession à un autre industriel.

Elle a également suscité des interrogations sur le rôle d'Arnaud Montebourg qui soutenait cette solution et a paru désavoué par le Premier ministre, dont l'entourage affirme que le repreneur envisagé par le ministre n'était pas crédible.

Dans le Républicain Lorrain, Jean-Marc Ayrault souligne que l'accord qui garantit la préservation des hauts fourneaux de Florange, à défaut de leur redémarrage, 180 millions d'euros d'investissements pour la partie transformation de l'acier et l'abandon du plan social, répond aux objectifs du gouvernement.

"Il fallait hausser le ton. Arnaud Montebourg l'a fait", ajoute-t-il, en réponse à une question sur le rôle du ministre du Redressement productif.

Celui-ci avait annoncé à l'Assemblée nationale qu'un industriel français était prêt à injecter 400 millions d'euros à Florange mais une source proche du Premier ministre a dit qu'il n'y avait pas de repreneur "crédible et ferme".

Jean-Marc Ayrault évoque par ailleurs dans le Républicain Lorrain une nouvelle législation sur les OPA.

Il évoque celle qui a permis en 2006 à Mittal de s'emparer d'Arcelor, alors deuxième producteur mondial d'acier, le groupe indien étant le premier. Arcelor était né quatre ans auparavant de la fusion du français Usinor, du luxembourgeois Arbed et de l'espagnol Aceralia.

"La France n'aurait pas dû laisser faire l'OPA hostile de Mittal sur Arcelor", estime Jean-Marc Ayrault.

"Nous devons protéger les entreprises françaises par une législation plus adaptée à la réalité du capitalisme financier d'aujourd'hui", ajoute-t-il, précisant avoir demandé au ministre des Finances, Pierre Moscovici, de lui "faire des propositions en matière de régulation des OPA". (Gilbert Reilhac, édité Emmanuel Jarry)