Les derniers seront les premiers. En baisse de 57% en 2015, ArcelorMittal s'est envolé de 79,86% à 7,009 euros en 2016 (cours au 27 décembre). A l'image des autres valeurs du secteur des matières premières, le premier sidérurgiste mondial a bénéficié du rebond des cours du pétrole et des métaux de base. Ce matin, le cours du baril de WTI, qui cotait 37,04 dollars le 31 décembre 2015, affiche un gain de 44% depuis le début de l'année à 53,26 dollars. L'or noir américain a même plus doublé par rapport à son plus bas de 12 ans de 26,05 dollars atteint mi-février.

Les cours du baril de Brent ont connu un parcours similaire, passant d'un point bas de 27,10 dollars mi-janvier à 55,22 dollars aujourd'hui. Depuis le début de l'année, le brut côté à Londres a grimpé de 48%. Les métaux industriels, cuivre en tête, mais aussi le zinc et l'étain, ont aussi enregistré des rebonds. La livre de cuivre (2,135 dollars le 21 décembre 2016) enregistre ce matin un gain de 15,9% depuis le début de l'année à 2,4655 dollars.

Le secteur de l'acier a également bénéficié en fin d'année de la victoire inattendue de Donald Trump à la présidentielle américaine. Lors de sa campagne, le candidat républicain a promis la mise en œuvre d'un vaste programme de relance basé notamment sur l'investissement public dans les infrastructures, un secteur fortement consommateur de métaux de base. Très implanté aux Etats-Unis, ArcelorMittal pourrait par ailleurs profiter des mesures protectionnistes qu'envisage d'instaurer Donald Trump pour préserver l'emploi aux Etats-Unis.

Les valeurs européennes de l'acier ont également été soutenues par les efforts de la Chine pour réduire ses capacités de production largement excédentaires et par les mesures antidumping prises ces derniers mois par l'Europe et les Etats-Unis.

ArcelorMittal a enfin recueilli les fruits de la restructuration drastique entamée depuis plusieurs années. Au 30 septembre 2016, la dette nette du groupe de Laskmi Mittal atteignait 12,2 milliards de dollars, contre 16,8 milliards un an plus tôt.

Pour autant, l'exercice boursier 2017 pourrait s'avérer moins fructueux pour le numéro un mondial du secteur. La semaine dernière, UBS a dégradé son opinion sur le titre d'Achat à Vendre, estimant que sa valorisation ne lui paraissait plus attractive eu égard aux perspectives du secteur.