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Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) sont parvenus à se stabiliser cette semaine, malgré des craintes renouvelées pour la demande chinoise et un net renforcement du dollar dans le sillage du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Les cours des métaux industriels ont connu une trajectoire particulièrement volatile depuis lundi: un temps soutenus en début de semaine par la forte hausse des prix de l'or noir et la bonne tenue des marchés boursiers, ils ont déchanté à partir de mercredi, sur fond de nette appréciation du dollar, avant de se reprendre vendredi, dans le sillage d'un pétrole revigoré.

"Comme anticipé, le contenu des minutes du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) publiées (mercredi) a fait référence à la possibilité d'une hausse de taux en juin si la situation économique est encourageante", a expliqué Liz Grant, analyste chez Sucden Financial.

"En conséquence, le dollar a continué à s'apprécier, faisant pression sur les métaux du LME, les métaux précieux et à un moindre degré sur le pétrole", a souligné l'analyste.

Le billet vert est en effet fortement monté à la suite des commentaires jugés haussiers pour les taux d'intérêt aux États-Unis contenus dans le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de banque centrale américaine, qui a relancé les spéculations d'un resserrement monétaire rapide.

Or, toute appréciation du dollar a tendance à peser sur les cours des métaux de base car ceux-ci sont libellés en monnaie américaine et en deviennent dès lors moins intéressants.

En outre, les prix des métaux industriels souffraient également d'inquiétudes ravivées concernant la santé économique de la Chine, premier consommateur mondial de ces matières premières, dont les dernières données sur la production industrielle et le secteur de la construction se sont révélées particulièrement décevantes.

Par ailleurs, "il y a des signes croissants que le marché immobilier est en surchauffe (en Chine) - sur le seul mois d'avril, par exemple, les prix de l'immobilier dans les villes de premier rang du pays ont bondi d'un tiers sur un an", ont commenté les analystes de Commerzbank.

Selon ces derniers, cela pourrait encourager les autorités et la banque centrale chinoises à prendre différentes mesures pour freiner le boom de l'immobilier, ce qui se reflèterait alors également dans une demande moindre pour les métaux de base.

"Le sentiment (du marché) entourant les perspectives de la demande chinoise est susceptible d'avoir joué un rôle majeur dans le revirement des prix, au moins pour les métaux industriels", ont expliqué pour leur part les analystes d'Unicredit.

Ainsi, ont-ils estimé, un regain d'aversion au risque s'installant pour un moment sur les marchés pourrait peser sur les métaux industriels, même si l'or devrait à l'inverse profiter de la situation.

Vendredi toutefois, la majorité des métaux industriels profitaient de la reprise des cours du brut, annulant ainsi les pertes enregistrées sur la semaine.

- Le cuivre soumis au pétrole et au dollar -

Les cours du cuivre ont connu une semaine mitigée, au gré des mouvements du pétrole et du dollar, creusant leurs pertes dans un premier temps avant de parvenir à rebondir vendredi.

Le prix du métal rouge est même tombé jeudi, dans le sillage du renforcement du billet vert, à 4.540 dollars, un minimum en trois mois.

Mais du côté des fondamentaux de l'offre et de la demande, les perspectives ne semblent guère encourageantes pour les prix du cuivre à moyen terme, ont expliqué les analystes de Barclays.

"Pour les mois d'été, nous voyons encore le potentiel pour davantage d'épreuves alors que les problèmes fondamentaux auxquels est confronté le marché du cuivre, une demande tiède et une offre importante, restent non résolus", ont-ils estimé dans une note.

- L'aluminium cherche une direction -

Les cours de l'aluminium ont connu une semaine en dents de scie, oscillant faiblement autour de l'équilibre jusqu'à jeudi, avant de nettement rebondir vendredi, aidés par la reprise des marchés pétroliers et boursiers.

Les cours étaient ainsi parvenus en fin de semaine à annuler les pertes enregistrées depuis six jours.

"Les cours sont légèrement plus élevés cette semaine, mais les volumes de transactions sont bas et la direction des prix à court terme est incertaine", ont expliqué les analystes d'Unicredit.

Ces derniers se montraient donc prudents quant aux rebonds qui pourraient être observés prochainement sur le marché de l'aluminium, estimant qu'ils seraient sans doute dus à des achats à bon compte.

De son côté, la tonne de plomb est tombée jeudi à 1.675 dollars, un minimum depuis fin janvier 2015, tandis que la tonne de nickel a atteint ce même jour 8.455 dollars, au plus bas en plus d'un mois et demi.

L'étain a pour sa part décliné vendredi jusqu'à 16.330 dollars la tonne, un minimum depuis début avril également.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4.623,50 dollars vendredi à 12H10 GMT, contre 4.642 dollars le vendredi précédent à 11H30 GMT.

L'aluminium valait 1.569 dollars la tonne, contre 1.538 dollars.

Le plomb valait 1.697 dollars la tonne, contre 1.718 dollars.

L'étain valait 16.400 dollars la tonne, contre 16.765 dollars.

Le nickel valait 8.565 dollars la tonne, contre 8.620 dollars.

Le zinc valait 1.887 dollars la tonne, contre 1.878,50 dollars.

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