Sydney (awp/afp) - Les deux géants miniers BHP Billiton et Anglo American ont publié mardi des résultats marqués par un spectaculaire retour dans le vert à la faveur de la hausse des cours des matières premières et de gains de productivité.

Le groupe anglo-australien BHP Billiton a ouvert le bal en annonçant un bénéfice net de 3,2 milliards de dollars au premier semestre (clos fin décembre) de son exercice décalé. Il avait enregistré une lourde perte de 5,67 milliards de dollars enregistrée l'année précédente.

Le groupe britannique Anglo American a connu le même sort en dégageant un bénéfice net de 1,594 milliard de dollars contre une perte de 5,624 milliards en 2015.

L'amélioration de leurs résultats tient à la fois au rebond des matières premières ces derniers mois, associés aux effets positifs des mesures drastiques d'économie mises en place justement pour faire face à la chute des cours.

"Nous sommes confiants dans les perspectives à long terme pour nos matières premières, en particulier le brut, où les marchés doivent se rééquilibrer à court terme, et le cuivre, où nous nous attendons à ce qu'un déficit apparaisse au début des années 2020", a déclaré le directeur général de BHP Billiton, Andrew Mackenzie.

Le groupe minier relève que les cours du minerai de fer ont atteint un plus "haut de deux ans" en décembre 2016, "sous l'effet d'une production d'acier plus importante que prévu en Chine et une offre plus restreinte de minerais riches".

Le marché du minerai de fer devrait cependant "se retrouver sous pressions à court terme avec la modération de la croissance de la demande d'acier chinois", ajoute-t-il.

Après des années de repli sur fond de croissance poussive, le prix des matières premières (minerai de fer, nickel, cuivre, zinc...) a connu un début de reprise en 2016, conforté par les promesses de chantiers d'infrastructures aux Etats-Unis après l'élection de Donald Trump.

- Sécurité prioritaire au Brésil pour BHP -

Ces résultats tranchent complètement avec les chiffres annuels annoncés l'été dernier, quand l'anglo-australien avait fait état de la plus grande perte annuelle de son histoire, imputée aux répercussions financières de la rupture en novembre 2015 d'un barrage minier au Brésil et à la faiblesse des cours des matières premières.

La rupture du barrage de Samarco (copropriété de BHP et du brésilien Vale), constitué de déchets de minerai de fer, avait entraîné une gigantesque coulée de boue, qui avait fait 19 morts et provoqué une catastrophe écologique majeure.

BHP a conclu avec Vale un protocole d'accord avec la justice brésilienne pour trouver avant fin juin un accord définitif sur les dizaines de milliards de dollars de demandes de réparation des dommages causés.

"Le redémarrage des opérations (de Samarco) demeure l'objectif mais cela n'aura lieu que si (un tel redémarrage) est sûr, économiquement viable et a le soutien de la population", ajoute le groupe.

Il doit par ailleurs l'amélioration de ses résultats à des gains de productivité évalués à 1,2 milliard de dollars, et estime être dans les clous pour son objectif de 1,8 milliard de gains pour l'année, hors impact de la grève d'Escondida au Chili, la plus grande mine de cuivre du monde.

"Il s'agit d'un résultat solide qui fait suite à des années de politique délibérée pour améliorer notre productivité et revoir notre portefeuille et notre modèle opérationnel", a ajouté M. Mackenzie.

De son côté, Anglo American est parvenu à améliorer sa rentabilité grâce des mesures drastiques mêlant nouvelles économies, baisses des investissements et cessions d'actifs.

Le groupe précise que son portefeuille d'activités pourra encore évoluer mais exclut toute cession dans le seul but de se désendetter. Sa dette nette a été réduite de 34% en 2016 pour tomber à 8,5 milliards de dollars.

Bonnes nouvelles pour les actionnaires des deux groupes, ces bons résultats se traduisent par l'annonce par BHP Billiton d'un dividende intérimaire de 40 cents par action, au-dessus des attentes des analystes qui tablaient sur 30 cents environ.

Anglo American a comme priorité de reprendre le versement d'un dividende à la fin de l'année.

afp/rp