LA HAVANE, 3 juillet (Reuters) - Cuba a dénoncé jeudi l'amende record infligée par les autorités américaines à la banque française BNP Paribas, accusée d'avoir contourné les règles d'embargo américain frappant Cuba, le Soudan et l'Iran dans le cadre de transactions en dollars.

La banque française, qui a opté pour une procédure de plaider coupable, a accepté lundi de verser 8,9 milliards de dollars. (voir )

Pour les autorités cubaines, cette décision est une illustration supplémentaire des effets de l'embargo imposé par Washington à Cuba il y a plus d'un demi-siècle et toujours en vigueur en dépit des condamnations répétées des Nations unies.

"Une nouvelle fois, le gouvernement des Etats-Unis ignore le vaste rejet international de sa politique criminelle contre notre nation", souligne le ministère cubain des Affaires étrangères dans un communiqué repris jeudi par les médias officiels.

"En outre, par ses actes, il ignore les appels croissants, émanant de différentes catégories de la société états-unienne, en faveur d'un changement radical de sa politique vis-à-vis de Cuba", poursuit-il.

Le gouvernement cubain juge qu'au moment où les Etats-Unis et l'Union européenne négocient un accord bilatéral de libre-échange, cette affaire soulève la question du traitement réservé par Washington à ses alliés et de l'utilité des règles en vigueur dans l'Union européenne "si elles ne protègent pas la souveraineté, l'intérêt national et les entités victimes d'un tel arbitraire". (Daniel Trotta; Henri-Pierre André pour le service français)