(Actualisation: ratio de levier, déclarations du directeur général, commentaires d'un analyste, cours de Bourse, contexte.) 

BNP Paribas (>> BNP PARIBAS) a publié jeudi un bénéfice net en hausse de 18% au titre du premier trimestre, soutenu par la vigueur de sa banque d'investissement, la dépréciation de l'euro et un redressement, attendu de longue date, de la demande de prêts en Europe. 


  La première banque française cotée a dégagé un bénéfice net de 1,65 milliard d'euros lors des trois premiers mois de 2015, un montant supérieur à celui de 1,32 milliard d'euros anticipé par les analystes interrogés par le Wall Street Journal. 


  Les résultats de BNP Paribas au premier trimestre reflètent les bonnes performances des banques d'investissement en Europe et aux Etats-Unis, portées par la volatilité des marchés et un redressement de la demande de prêts des entreprises. 


  "La reprise progressive de la demande de crédit dans la zone euro, la bonne progression de l'activité en Amérique et en Asie, et la forte activité des grands clients sur les marchés de capitaux soutiennent la croissance des revenus", a souligné le directeur général de la banque française, Jean-Laurent Bonnafé, dans un communiqué. 


  Les banques disposant d'importantes activités de trading comme BNP Paribas ou ses rivales JPMorgan (>> JPMorgan Chase & Co.) et Deutsche Bank (>> Deutsche Bank AG) ont notamment tiré parti de la décision de la Banque nationale suisse (>> Bank of Nova Scotia) d'abandonner en janvier le cours plancher de 1,20 franc suisse pour un euro, du programme d'assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne (BCE) et des mesures adoptées par la Réserve fédérale (Fed) pour resserrer sa politique monétaire. 


  Le bénéfice avant impôts de la banque de financement et d'investissement de BNP Paribas a doublé au premier trimestre, pour s'établir à 1,13 milliard d'euros. 


  Hausse des bénéfices de la banque de détail 


  La banque de détail dans la zone euro a dégagé un bénéfice avant impôts de 849 millions d'euros, en hausse de 17%. La filiale belge est la principale responsable de cette amélioration. 


  En Italie, où BNP Paribas contrôle BNL, le bénéfice avant impôts a atteint 17 millions d'euros, après une perte de 9 millions d'euros à la période correspondante de 2014. 


  La banque de détail en France a en revanche vu son bénéfice avant impôts diminuer de 3% au premier trimestre, à 424 millions d'euros. 


  BNP Paribas a versé 245 millions d'euros sur la période au fonds de résolution de l'Union européenne, mis en place cette année pour garantir la disponibilité de fonds suffisants si une banque doit être restructurée ou démantelée, et destiné à protéger les contribuables européens des faillites bancaires. 


  Le produit net bancaire a augmenté de 12%, à 11,07 milliards d'euros, soutenu en partie par l'acquisition, réalisée en 2014, de la banque polonaise Bank Gospodarki Zywnosciowej et celle d'une participation supplémentaire dans le spécialiste du crédit à la consommation LaSer Group. 


  Stabilité du ratio Core Tier 1, baisse du ratio de levier 


  BNP Paribas a par ailleurs confirmé son objectif d'un rendement des fonds propres d'au moins 10% d'ici à 2016. 


  Le ratio de solvabilité Core Tier 1 de la banque est resté stable, à 10,3% au 31 mars. 


  En revanche, le ratio de levier, qui établit un rapport entre les fonds propres et les actifs totaux, a reculé à 3,4% au 31 mars, comparé à 3,6% au 31 décembre 2014. 


  Cette diminution pèse sur l'action BNP Paribas, qui perd 1,8% à 56,32 euros jeudi en fin de matinée. 


  "Les investisseurs s'attendent à ce que les régulateurs deviennent plus exigeants avec les grandes banques en Europe", observe Jon Peace, analyse chez Nomura. 


  La banque allemande Deutsche Bank a annoncé courant avril qu'elle visait un ratio de levier de 5%, un seuil nettement supérieur au minimum de 3% imposé aux banques européennes. 


  BNP Paribas est la première des grandes banques françaises à publier ses résultats trimestriels. Société Générale et Crédit Agricole doivent présenter leurs comptes le 6 mai. 


  -Noémie Bisserbe, The Wall Street Journal 


  (Version française Valérie Venck) ed/TV/LB