Paris (awp/afp) - BNP Paribas a maintenu son bénéfice net à un niveau élevé au deuxième trimestre, profitant d'éléments exceptionnels lui ayant permis de faire face à un environnement encore difficile.

D'avril à juin, le résultat net du groupe bancaire a très légèrement progressé, de 0,2% à 2,6 milliards d'euros, un niveau nettement supérieur aux attentes des analystes (2,2 milliards d'euros) interrogés par le fournisseur de données financières FactSet.

La première banque française a ainsi tiré son épingle du jeu face à ses grandes concurrentes européennes, qui ont jusqu'ici annoncé des replis importants de leur bénéfice net, à l'image de Banco Santander ou Deutsche Bank.

Hors éléments exceptionnels, son bénéfice net ressort tout de même en repli de 4,8%, à 2,2 milliards d'euros, selon un communiqué publié jeudi.

Mais il a notamment été soutenu par l'impact positif de la cession d'actions de Visa Europe, dans le cadre de son rachat par son ancienne maison mère Visa Inc., une transaction qui a permis à la banque française d'enregistrer une plus-value après impôt d'environ 565 millions d'euros.

Cité dans le communiqué, le directeur général de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé, a jugé que son groupe avait réalisé une "bonne performance", dans un environnement "changeant et complexe".

Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire) a progressé de 2,2%, à 11,3 milliards d'euros, un niveau là aussi supérieur aux attentes.

Il s'affiche toutefois en repli (-0,5%) lorsque sont pris en considération les seuls pôles opérationnels, du fait d'un effet de change défavorable (+0,7% à périmètre et change constants) lié à l'affermissement de l'euro.

En termes de solvabilité, BNP Paribas continue d'afficher sa solidité avec un ratio de fonds propres "dur" (c'est à dire les apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) en augmentation de 0,10 point de pourcentage. Il atteignait 11,1% fin juin, largement au-dessus des exigences réglementaires.

Dans le détail, les revenus du pôle de marchés domestiques, qui regroupe notamment les activités de banque de détail en zone euro, ont reculé de 0,5%, pénalisés par l'environnement de taux bas qui affecte la marge d'intérêt.

Les services financiers internationaux, dont la banque de détail hors zone euro, l'assurance et le crédit à la consommation font partie, ont pour leur part souffert (-1,5%) du fait de l'effet de change défavorable.

En revanche, la banque de financement et d'investissement a fait grimper son produit net bancaire de 1,4%, alors qu'elle partait d'une base de comparaison élevée, et ce en raison notamment de la bonne tenue des activités liées au change et aux émissions obligataires.

La banque française se targue, en outre, d'avoir fait reculer son coût du risque, c'est-à-dire ses provisions passées pour faire face au risque d'impayés sur les crédits consentis, de 12,4%, à 791 millions d'euros.

Cette évolution tient pour partie à l'amélioration de la situation de sa filiale italienne BNL, qui a fait le choix de se repositionner sur une clientèle d'entreprises moins risquée, ce qui fait baisser ses revenus mais aussi son coût du risque.

La rentabilité des fonds propres s'est établie à 9,7%, un niveau conforme aux objectifs fixés par le groupe dans son plan stratégique 2014/2016.

Cette feuille de route prévoit aussi des économies récurrentes fixées à 3,3 milliards d'euros, dont 3,1 milliards ont déjà été réalisés.

Sur l'ensemble du premier semestre, le bénéfice net de BNP Paribas atteint 4,4 milliards d'euros, en progression de 4,1%.

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