Londres (awp/afp) - Le cigarettier britannique British American Tobacco (BAT) a dévoilé jeudi une hausse de 8% de son bénéfice net en 2016, reflétant des résultats dopés par la baisse de la devise britannique.

Le profit net du groupe s'est établi à 4,848 milliards de livres (5,5 milliards d'euros) lors de l'année écoulée, selon un communiqué.

Le propriétaire de Lucky Strike, qui s'apprête à prendre le contrôle du fabricant des Camel l'américain Reynolds, est très présent à l'étranger et ses résultats réalisés en dollar et en euro sont automatiquement plus élevés une fois convertis en livre.

Son chiffre d'affaires a progressé de 12,6% à 14,75 milliards de livres, mais la hausse est ramenée à 6,9% hors effets de change. Son bénéfice opérationnel serait même en baisse sans l'aide de la livre.

BAT a toutefois mis en avant le revers de la médaille de la baisse de la livre, qui renchérit les coûts de production, notamment l'achat des feuilles, filtres et autres emballages.

Il reconnaît également "l'inefficacité" de ses couvertures contre les risques de changes, qui lui ont coûté 18 millions de livres en raison de "la volatilité des marchés à la suite du référendum sur le Brexit".

Sur le plan opérationnel, le volume de cigarettes vendues a très faiblement progressé de 0,2% en 2016, soit un peu mieux que le marché mondial, ce qui a été compensé par des hausses de prix.

Enfin, BAT n'a pas donné d'informations supplémentaires sur l'opération en cours avec Reynolds.

Le groupe va débourser pour près de 50 milliards de dollars pour acquérir les 57,8% du capital qu'il ne possède pas encore chez Reynolds American, afin de devenir un leader aux Etats-Unis et dans l'e-cigarette.

La transaction doit être bouclée au cours du troisième trimestre 2017, une fois obtenu l'accord des actionnaires des deux groupes et des autorités de régulation aux Etats-Unis et au Japon.

BAT, actuellement troisième groupe mondial avec une part de marché de 10,8% selon des chiffres de 2015 du cabinet Euromonitor, devrait conserver son rang une fois Reynolds absorbé, ce dernier ne pesant que 1,7%.

Les deux groupes réunis resteront derrière le mastodonte d'Etat China National Tobacco Corporation (CNTC) et ses 44% de parts de marché et Philip Morris International qui vend notamment les Marlboro en dehors des Etats-Unis (14,70%).

afp/rp