Paris (awp/afp) - Le géant américain du négoce des céréales et matières premières agricoles Bunge, qui pourrait faire l'objet d'une offre de rachat du suisse Glencore, a annoncé mercredi une chute de 33% de son bénéfice net ajusté au deuxième trimestre à 81 millions de dollars.

Le bénéfice net semestriel du groupe, qui fait partie des quatre ABCD du négoce agricole avec ADM, Cargill et Louis Dreyfus, s'est replié de 64%, à 128 millions de dollars contre 356 millions un an auparavant.

Le 20 juillet, le groupe avait prévenu les marchés que son résultat serait inférieur aux fourchettes basses des estimations des analystes, en raison des "conditions de marché difficiles" et en rendant responsables notamment les agriculteurs sud-américains qui ont eu tendance à stocker leurs récoltes plutôt qu'à les vendre, ce qui a fait pression sur les marges de toute la chaîne.

"Des marges très faibles à l'échelle mondiale, et des ventes plus lentes qu'anticipé en Amérique du Sud ont conduit à un deuxième trimestre très difficile dans la division agribusiness", explique le PDG du groupe Sorenn Schroder dans un communiqué.

La division agribusiness, de loin la plus importante du groupe, achète en gros les céréales et les oléagineux aux agriculteurs et les revend dans le monde entier, via des silos de stockage et des containers.

Le géant suisse Glencore a annoncé en mai avoir approché le géant américain en vue d'une acquisition. Bunge, qui a annoncé depuis (en juillet) un plan d'économie pour réduire ses couts généraux d'environ 250 millions de dollars d'ici 2019, n'a fait aucune mention directe de Glencore dans son communiqué.

Néanmoins le PDG s'est déclaré "optimiste" pour une deuxième partie de l'année "bien meilleure", même si des "vents contraires" se maintiendront pour le groupe coté à la Bourse de New York.

Pour le 3e trimestre, Bunge attend une amélioration de la situation car "les agriculteurs brésiliens sont de nouveau plus tentés par la vente, les cours étant repartis à la hausse", selon le PDG.

Dans les oléagineux, les résultats de la trituration ont été en baisse dans toutes les régions d'implantation du groupe. En Amérique du sud, la baisse des marges vient à la fois du rythme très lent des ventes de récoltes et d'une surproduction de tourteaux de soja, indique le communiqué. En Chine, les résultats ont été contraints par la surcapacité de l'industrie.

Pour les huiles de table, les résultats se sont plutôt améliorés, surtout en Europe et aux Etats-Unis, grâce notamment à de nouvelles acqusisitions (Europe) et à une réduction des coûts (Etats-Unis).

Le chiffre d'affaires total du groupe sur les trois mois a légèrement progressé à 11,64 milliards de dollars contre 10,5 milliards sur les trois mois équivalents de 2016, et sur le semestre il a progressé de 17% à 22,7 milliards de dollars contre 19,4 milliards un an auparavant.

En terme de rentabilité, le mouvement vers le haut n'a pas été suivi, avec un bénéfice d'exploitation de 206 millions de dollars sur le semestre, divisé de moitié par rapport à celui de l'an passé (527 M USD), essentiellement en raison des déboires de la division agribusiness.

Seule division à avoir amélioré ses marges, les huiles de table (doublement du bénéfice d'exploitation sur le premier semestre à 64 millions de dollars). La division sucre et bioenergie a réduit sa perte d'exploitation à 9 millions de dollars contre 14 l'an passé.

afp/ol