cacao perd du terrain

Londres (awp/afp) - Le café et le sucre ont accru leurs gains cette semaine, bénéficiant d'une météo défavorable dans les principales régions productrices et de l'appréciation du réal, tandis que le cacao a continué à souffrir des incertitudes entourant la récolte en Afrique de l'Ouest.

- Le café profite d'un temps sec -

Les cours du café ont fortement progressé cette semaine, profitant de conditions de sécheresse dans les principales régions productrices, qui font craindre pour la récolte, en particulier de robusta.

La tonne de robusta a ainsi grimpé jeudi à Londres jusqu'à 1.684 dollars, un maximum en plus de six mois tandis que la livre d'arabica a atteint le même jour à New York 130,70 cents, au plus haut en trois semaines.

"Le marché est tiré par la météo avec le nord-est du Brésil, une grande part du nord de l'Amérique du Sud et l'ensemble de l'Amérique centrale ainsi que de nombreuses régions productrices de café en Asie (soumis à) des conditions de chaleur et de sécheresse", a relevé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

De leur côté, les experts de Commerzbank ont fait remarquer qu'au cours des derniers mois, les prix du robusta ont progressé nettement plus que ceux de l'arabica, en raison de prévisions de récolte mauvaises pour cette catégorie de grains.

"Au Vietnam, le plus important pays producteur de robusta, la sécheresse se poursuit avec des précipitations isolées incapables de fournir aucune aide jusqu'à présent. En Indonésie (un important producteur de robusta également, ndlr), où la récolte débute en juin, le temps est également trop sec en raison des séquelles du phénomène climatique El Niño", ont-ils expliqué.

Mais selon ces derniers, la situation est différente pour l'arabica, tous les signes pointant vers une bonne récolte au Brésil, cette dernière devant, de l'avis général, augmenter d'environ 15% sur un an. C'est pourquoi, ont-ils jugé, la hausse des cours de l'arabica depuis début mai est davantage attribuable à des achats à bon compte qu'aux fondamentaux de l'offre et de la demande.

- Le cacao doute à nouveau du niveau de l'offre -

Les prix du cacao ont en revanche creusé leurs pertes cette semaine, tombant vendredi à Londres et New York respectivement à 2.186 livres et 2.971 dollars, au plus bas en près d'un mois.

Les cours étaient pourtant parvenus à rebondir en début de semaine, mais sont repassés dans le rouge à partir de mercredi, faute de nouvelles fraîches à même d'insuffler une direction haussière au marché, a estimé M. Scoville.

"Des pertes de production sont rapportées à la fois en Côte d'Ivoire et au Ghana (les deux premiers producteurs de fèves brunes au monde, ndlr) mais la situation sur place apparaît désormais plus stable avec une augmentation des précipitations", a indiqué l'analyste.

Aussi, selon ce dernier, les investisseurs se demandaient une nouvelle fois dans quelle mesure les prévisions d'une récolte moindre pour la saison 2016/2017, qui a permis de soutenir les cours ces derniers mois, allaient se vérifier.

- Le sucre porté par la force du réal -

Les prix du sucre ont atteint de nouveaux sommets cette semaine, atteignant jeudi à New York 17,00 cents, un maximum depuis début octobre 2014, et 484,80 dollars vendredi à Londres, au plus haut depuis fin juin 2014.

"Les marchés se sont focalisés sur deux éléments en particulier", a noté Sébastien Marlier, analyste matières premières chez The Economist Intelligence Unit, citant en premier lieu l'impact sur la monnaie brésilienne de la suspension de la présidente Dilma Rousseff ainsi que des inquiétudes entourant la production en Inde, second plus gros producteur de sucre après le Brésil.

"Le vote du Sénat brésilien pour engager une procédure de destitution contre Mme Rousseff a stimulé le réal, qui a à son tour soutenu les prix du sucre", a détaillé l'analyste.

La force de la monnaie brésilienne, qui est montée fin avril au plus haut en neuf mois face au dollar, affecte en effet les revenus des producteurs brésiliens de sucre, cette matière première étant libellée en billets verts sur les marchés internationaux, les incitant à ne pas vendre leur récolte à l'export.

En outre, ont abondé les analystes de Commerzbank, des conditions météorologiques défavorables au Brésil et en Inde, ont aussi contribué à la hausse des prix.

"Dans la principale région de récolte du Brésil, dans le centre-sud du pays, des précipitations devraient retarder la récolte de canne à sucre actuellement en cours. D'autre part, les conditions dans les régions de production indiennes sont pour l'heure trop sèches, ce qui conduit à des inquiétudes concernant de moindres rendements des récoltes", ont détaillé les experts de Commerzbank.

Les cours ont aussi pu profiter de la révision à la hausse des prévisions de déficit de l'Organisation internationale du sucre (ISO) pour la saison 2015/2016.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en juillet valait 1.677 dollars vendredi à 15H20 GMT, contre 1.647 dollars le vendredi précédent à 13H20 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en juillet valait 129,15 cents, contre 122,50 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en août valait 479,80 dollars, contre 460,30 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 16,81 cents, contre 15,95 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 2.206 livres sterling, contre 2.258 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.987 dollars, contre 3.106 dollars sept jours plus tôt.

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