sucre toujours conquérant

Londres (awp/afp) - Le café a été pénalisé cette semaine par le renforcement du dollar tandis que le cacao a souffert d'une amélioration des conditions de récolte et que le sucre a accru ses gains, toujours porté par les prévisions de déficit.

- Le café ploie sous la force du dollar -

Les cours du café ont décliné cette semaine, plombés à partir de mercredi par l'appréciation du dollar consécutif au compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Avant de nettement chuter dans le sillage du billet vert, la tonne de robusta était toutefois montée mardi à Londres jusqu'à 1.707 dollars, au plus haut en neuf mois, tandis que la livre d'arabica avait atteint le même jour à New York 132,60 cents, un maximum en près de deux mois.

"Le renforcement significatif du dollar américain a pesé sur les prix depuis le milieu de la semaine, dans la mesure où il rend plus attractif d'exporter du café depuis le Brésil et les autres grands pays producteurs", ont commenté les analystes de Commerzbank.

Le billet vert s'est en effet fortement apprécié dans le sillage de la publication, mercredi, du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine, dans lequel l'institution n'a pas exclu de relever ses taux dès juin, ce qui pèse en retour sur les cours des matières premières alimentaires, qui sont libellés en dollars et deviennent donc moins intéressantes à l'achat.

A plus long terme toutefois, les perspectives pour le marché du café ne semblaient guère plus prometteuses, les analystes de Commerzbank soulignant que d'après plusieurs estimations d'experts, la récolte brésilienne qui vient de commencer, et devrait se poursuivre jusqu'en août, devrait atteindre entre 56 et 56,5 millions de sacs (de 60 kg), soit un chiffre quasiment record.

- Le cacao victime de bonnes conditions de récolte -

Les prix du cacao ont baissé en début de semaine avant de parvenir à se stabiliser, évoluant dans de faibles marges alors que la récolte de la saison en cours s'annonce finalement plus prometteuse que prévu.

La tonne de cacao a ainsi atteint mercredi à Londres 2.118 livres, au plus bas depuis début avril, tandis qu'elle a reculé jeudi à New York jusqu'à 2.884 dollars, un minimum en plus d'un mois.

"Le marché a beaucoup baissé en seulement une semaine ou deux et devrait probablement rebondir", a observé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Selon ce dernier, les conditions de culture s'annonçaient bonnes dans l'ensemble des régions productrices, en particulier en Afrique de l'Ouest, où la saison des pluies a débuté.

"De bonnes récoltes sont attendues pour la saison en cours. Les volumes d'exportations demeurent inférieurs au rythme d'il y a un an mais pas autant que certains des investisseurs les plus haussiers avaient prédit", a poursuivi M. Scoville, expliquant par là même que les cours du cacao se trouvent à nouveau sous pression.

- Le sucre atteint de nouveaux sommets -

Les cours du sucre ont consolidé leurs gains cette semaine, avant de nettement bondir vendredi, signant de nouveaux plus hauts en près de deux ans.

La tonne de sucre blanc est ainsi montée vendredi à Londres jusqu'à 486 dollars, un maximum depuis fin juin 2014, tandis que la livre de sucre brut a grimpé le même jour à New York jusqu'à 17,29 cents, au plus haut depuis fin juillet 2014.

Contrairement aux autres matières premières, le sucre s'est ainsi montré relativement insensible à la nette appréciation du dollar en fin de semaine, restant toujours soutenu par des prévisions de déficit pour les saisons 2015/2016 et 2016/2017.

Selon le consultant spécialisé Kingsman, le déficit sur le marché mondial du sucre en 2016/2017 devrait atteindre désormais 7,7 millions de tonnes, ce qui est plus que précédemment anticipé, ont précisé les analystes de Commerzbank.

En outre, selon ces derniers, les cours du sucre bénéficiaient aussi d'une révocation par le gouvernement indien d'un décret exigeant que les usines de sucre exportent leur production excédentaire, ce qui suggère que l'offre sucrière devrait être beaucoup plus resserrée, non seulement en Inde, second producteur après le Brésil de cette matière première, mais également sur le marché mondial.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en juillet valait 1.658 dollars vendredi à 14H20 GMT, contre 1.677 dollars le vendredi précédent à 15H20 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en juillet valait 125,40 cents, contre 129,15 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en août valait 484,60 dollars, contre 479,80 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 17,23 cents, contre 16,81 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 2.142 livres sterling, contre 2.206 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.913 dollars, contre 2.987 dollars sept jours plus tôt.

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