Le titre du concepteur du coeur artificiel Carmat recule de 4,23% à 86 euros après des informations contradictoires. Dans un communiqué, le groupe a confirmé la poursuite de l'analyse des données issues de la première prothèse implantée, ainsi que la prolongation de l'essai clinique à l'issue de l'obtention des résultats de l'analyse des données de la première implantation. Claude Dany, 76 ans, le premier greffé, est mort le 2 mars dernier, 74 jours après l'implantation de ce coeur qui reproduit le fonctionnement du coeur naturel.

Dans le Journal du Dimanche, le chirurgien Alain Carpentier, qui a mis au point le coeur artificiel, a évoqué de son côté un court-circuit et un arrêt brutal du coeur.

A contrario, Philippe Pouletty, co‐fondateur de Truffle Capital, actionnaire majoritaire de Carmat, a déclaré qu'il est trop tôt pour se prononcer sur les causes du décès du premier patient. Il a indiqué lui aussi que l'essai se poursuivait puisque les chirurgiens continuaient à sélectionner des malades, mais qu'un deuxième coeur ne serait pas implanté avant l'examen des données.

En novembre dernier, Carmat pensait terminer avant fin 2014 les essais cliniques sur l'Homme, ce qui permettrait une commercialisation de ce coeur artificiel en Europe dans la foulée.

Selon Portzamparc, ces informations contradictoires constituent une mauvaise nouvelle et la multiplication des interventions médiatique entretient la confusion sur un sujet complexe. La suspension de l'essai pour élucider les causes de ce décès retarde l'échéance de la première partie de l'étude. "Notre valorisation de 300 à 800 millions d'euros repose sur le succès de cette prothèse bioprothétique complète", a précisé le broker.

(P-J.L)