"Dix ans après sa création, DBV Technologies s’apprête à faire son entrée en Bourse, compartiment B ou C de Nyse Euronext (la souscription est ouverte jusqu’au 27 mars). Pouvez-vous nous présenter votre société et son activité ?
La raison d’être de DBV est d’apporter une solution à un besoin médical non satisfait, à savoir le traitement des allergies. On estime qu’entre 11 et 26 millions de personnes souffrent d’allergie alimentaire en Europe alors qu’au niveau mondial le chiffre varie de 220 à 500 millions. Certaines allergies, comme l’arachide, peuvent présenter un danger de mort. Des traitements de désensibilisation par voie orale ou cutanée existent mais ils représentent eux aussi un danger, compte tenu du risque de réaction violente lors du passage de l’allergène dans le sang. DBV Technologies a développé une technologie révolutionnaire, Viaskin, qui ne passe pas par le sang mais par la peau (ndlr : via un « patch »). Cette méthode, dont l’efficacité a été prouvée cliniquement, est beaucoup sûre que les traitements existants. Elle va permettre de traiter tous les types d’allergies, y compris les plus sévères, mais aussi tous les patients, notamment les enfants, pour qui les polyallergies alimentaires sont fréquentes et impactent lourdement la vie quotidienne.

Où en êtes-vous du développement clinique du traitement ?

Nous avons validé la méthode et la technologie par des études cliniques et nous sommes d’ores et déjà capables de fabriquer des millions de patch Viaskin. La partie la plus « risquée » du développement d’un médicament est donc derrière nous. Il nous reste à effectuer des tests à plus large échelle, avec notamment le lancement d’une étude sur 300 patients en Europe et aux Etats-Unis. L’objectif est d’aboutir à une première demande de mise sur le marché en 2016.

Quel est la taille du marché que vous visez ?
Nous avons ciblé dans un premier temps trois grandes allergies : le lait, l’arachide et les acariens. Ces trois allergies touchent environ 11 millions de personnes en Europe et aux Etats-Unis et représentent à elles seules un marché potentiel de 5,4 milliards de dollars. DBV Technologies disposera, en outre, de nombreux relais de croissance étant donné les autres applications possibles dans le domaine de l’allergie (œuf, fruits de mer…) et les nombreuses applications de la technologie Viaskin dans d’autres domaines thérapeutiques (vaccins, maladies immunitaires…)

Du fait de l’intérêt suscité par votre technologie, vous attendez-vous à une forte demande des investisseurs ?
Compte tenu du marché gigantesque que nous adressons et du caractère innovant de notre technologie, nous avons bon espoir que la demande soit au rendez-vous. Nous espérons lever au minimum 45 millions d’euros, dont 10% minimum sont réservés au public. Ce n’est pas tous les jours qu’une entreprise française va répondre à un besoin de santé public aux Etats-Unis ! Nous sommes heureux de pouvoir y associer les investisseurs particulier et institutionnels français (ndlr : le Fonds stratégique d’investissement souscrira pour au moins 15 millions d’euros à l’augmentation de capital).
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