Milan (awp/afp) - Les administrateurs gérant Alitalia ont confirmé jeudi avoir rencontré le fonds américain Cerberus et déclaré ne pas être opposés à l'acquisition de la compagnie aérienne italienne par un fonds, l'important étant d'avoir un investisseur ayant "une vision à long terme".

Le Financial Times (FT), citant des sources proches des discussions, avait affirmé mercredi que Cerberus Capital Management avait contacté Alitalia pour lui proposer de la reprendre dans sa totalité mais avec une profonde restructuration. Il serait prêt à mettre sur la table entre 100 et 400 millions d'euros.

Cette proposition a été faite après la fin du délai de présentation des offres liantes, le 16 octobre. Cerberus n'a pas participé à l'appel d'offres jugeant ses termes "trop restrictifs", d'après le FT.

Sept offres ont été officiellement déposées, dont une par la compagnie britannique à bas coûts EasyJet et une par l'allemande Lufthansa, qui ne sont intéressées que par des parties d'Alitalia.

"Avec Cerberus, nous avons eu des rencontres et les représentants du fonds ont eu accès à la +dataroom+" (informations sur la compagnie, ndlr), a déclaré l'un des trois administrateurs de la compagnie, Stefano Paleari, dans un entretien au quotidien Il Sole 24 Ore, expliquant que la compagnie était "flattée" par "toute manifestation d'intérêt".

Interrogé sur une possible entrave mise à un fonds d'investissement, il a répondu: "Absolument pas. Alitalia a besoin d'un actionnaire stable disposant de ressources adéquates pour investir dans son développement."

"Peu importe si c'est un fonds d'investissements ou un grand transporteur international", a précisé M. Paleari. "Ce qui importe", c'est "un plan industriel solide" avec "une vision à long terme".

Alitalia, qui compte quelque 11.500 salariés, accumule les pertes depuis des années face à la concurrence des compagnies à bas coûts. Elle a été placée sous tutelle le 2 mai, sur demande des actionnaires, après le rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emploi.

La date butoir pour la cession de la compagnie est désormais fixée au 30 avril 2018.

afp/rp