Les mouvements au capital d'Eiffage sont de nouveau au centre de l'actualité aujourd'hui, Albert Frère ayant décidé de sortir totalement du capital du groupe de construction français.

Chassé croisé

La part de 6.1% de la Compagnie Nationale à Portefeuille a été reprise à la fois par ses salariés et dirigeants, mais aussi par la Caisse des Dépôts et Consignations, qui détenait jusqu'alors plus de 5% d'Eiffage. Elle se voit aujourd'hui propriétaire de 2.5% supplémentaires du capital.

La Caisse des dépôts a indiqué au journal Les Echos daté de ce matin vouloir 'nouer un partenariat industriel avec Eiffage', et de 'renforcer ses participations les plus significatives et les plus rentables'. Un représentant pourrait même selon le journal siéger en lieu et place de l'administrateur représentant jusqu'alors Albert Frère au conseil d'administration. L'homme d'affaires belge a fait au passage une plus value intéressante, à savoir 100 millions d'euros. Rappelons qu'il était entré il y a neuf mois au capital, en pleine bataille boursière autour du capital de la société de construction.

Incertitudes sur la future composition du capital.

Ce nouveau chassé croisé relance donc les spéculations sur l'avenir du groupe. Un actionnaire important qui se désengage, c'est toujours un peu de prime spéculative qui s'en va. La future composition de l’actionnariat du groupe est donc plus que jamais incertaine. Après avoir subi un revers important dans sa montée au capital d’Eiffage avec le refus de se voir accorder des administrateurs , l’attitude du groupe espagnol Sacyr, le premier actionnaire du groupe avec 33% du capital, sera plus que jamais à scruter.

On pensait que la récente montée de l’espagnol dans son compatriote Repsol, qui nécessite une somme de cash importante, pourrait jeter le flou sur l’avenir de sa participation dans le capital du français. Il n'en a rien été. Sacyr détient désormais près du cinquième des parts du pétrolier, et siège au conseil d'administration. Repsol est, tout comme Eiffage, une impressionnante machine à cash, et, si elles affaiblissent sa force de frappe à court terme, ces participations, et les dividendes qu'il devrait en retirer, pourraient être de nature à financer à moyen terme d'autres investissements.

Il y a peu, Eiffage avait lancé une augmentation de capital à l'attention des salariés laquelle avait été souscrit, rendant ainsi le poids de l’actionnariat salarié dans le groupe supérieur à 25% du capital. Avec la sortie de la Compagnie Nationale à Portefeuille, elle doit être désormais supérieure.