Eiffage (+7,65% à 60,94 euros) signe une des plus fortes hausses du SBF 120, profitant des performances supérieures aux attentes de sa filiale autoroutière APRR. Au quatrième trimestre, le trafic enregistré sur les autoroutes opérées par APRR a progressé de 2,9% à plus de 5 millions de kilomètres parcourus. Non seulement cette croissance dépasse les anticipations d'Oddo Securities, qui tablait sur une hausse du trafic de 2,2%, mais elle signale en plus une accélération par rapport à la même période de 2014. A cette date, le trafic total des autoroutes avait progressé de 2,2%.

Cette performance a été tirée par le bond de plus de 4% du trafic des poids lourds sur les autoroutes du groupe, bénéficiant notamment d'une base de comparaison favorable. Sur les trois derniers mois de 2014, ce dernier avait progressé de seulement 0,4%.

La hausse du trafic s'est logiquement traduite dans la croissance du chiffre d'affaires Péage d'APRR, principal contributeur aux revenus de la filiale d'Eiffage. Le groupe a fait état d'une hausse de 3,6% à 503,8 millions d'euros des revenus tirés des péages. Au total, le chiffre d'affaires trimestriel hors construction d'APRR a progressé de 3,3% à 521,1 millions d'euros.

Le dynamisme de la fin d'année a permis à APRR d'enregistrer aussi une accélération de sa croissance sur l'ensemble de l'exercice : cette dernière est ressortie à 3%, à 2,2 milliards d'euros, contre +2,4% en 2014.

Pour Eiffage, la bonne santé de sa filiale APRR représente un enjeu de taille puisque l'activité de Concessions autoroutières permet au groupe de compenser, au moins en partie, les difficultés rencontrées dans la construction. Sur les neuf premiers mois de l'année, cette division a représenté 18% du chiffre d'affaires du groupe, en hausse de 3,8%. Dans le même temps, les revenus tirés des Travaux baissaient de 2,2%.

Les analystes saluent régulièrement cette double exposition d'Eiffage qui permet de limiter les risques, surtout maintenant que les questions réglementaires autour des trafics autoroutiers ont été réglées avec le gouvernement français. Cet avantage devrait être conforté alors que les perspectives du marché français du BTP restent modestes.

De plus, la présence d'un relais de croissance dynamique et peu soumis aux cycles économiques offre au titre un caractère défensif qui peut être particulièrement apprécié en période d'aversion au risque marquée.