Eiffage se replie mécaniquement de 0,8% à 77,26 euros après la cession de 5,7% de son capital par Bpifrance. La structure publique s'est en effet séparée des derniers titres Eiffage qu'elle détenait encore en portefeuille, soit 5 559 781 actions, pour un montant d’environ 428 millions d’euros. Bpifrance, issue de la fusion entre CDC Entreprises, le FSI et Oséo, avait récupéré les actions Eiffage que détenait le FSI depuis 2009. Ce dernier était entré à hauteur de 20% au capital du groupe de BTP alors que l'espagnol Sacyr se montrait menaçant et prêt à lancer une OPA sur le groupe français.

Bpifrance se félicite notamment d'avoir accompagné la transition managériale chez Eiffage et d'avoir contribué à stabiliser son actionnariat, détenu à 20% par les salariés du groupe.

Une fois ces objectifs atteints, et dans une logique de rotation de portefeuille, la banque publique a donc décidé de se désengager en plusieurs fois. Avant la cession ultime annoncée aujourd'hui, Bpifrance avait cédé des titres Eiffage en 2015 et 2016.

L'opération sur Eiffage rappelle celle menée par Bpifrance sur Valeo en février 2016. Entré en 2009 à 5,9% du capital de l'équipementier automobile pour contrer des fonds activistes qui souhaitaient prendre le contrôle du groupe en pleine crise automobile, l'ex-FSI (Valeo a été le premier investissement du Fonds stratégique d'investissement) avait cédé sa participation résiduelle de 1,7%, réalisant au passage une plus-value de 169 millions d'euros.

Le désengagement de Valeo s'était également fait en trois étapes : la première cession de 2,5% avait eu lieu en mars 2014 et la deuxième en mars 2015 à hauteur de 1,7%.