Rapperswil-Jona (awp/ats) - Quelque 400 employés de la société française Allia, qui appartient à Geberit, ont manifesté vendredi devant le siège du spécialiste st-gallois des techniques sanitaires à Rapperswil-Jona (SG). Ils dénoncent le projet de fermeture en France de deux usines du groupe.

Les sites menacés de fermeture sont ceux de La Villeneuve-au-Chêne, en Bourgogne, et de Digoin, en Champagne. Les employés des deux usines, leurs familles, des représentants des autorités ainsi que les maires des deux localités concernées sont venus "crier leur colère", selon le syndicat Unia qui soutient leur combat.

Une lettre de protestation exhortant le groupe "à renoncer à la fermeture inutile des usines concernées" a en outre été remise à Geberit. "L'arrêt des usines aurait en effet de lourdes conséquences sociales pour le personnel et serait un coup rude porté à l'économie des régions concernées", précise Unia.

DÉLOCALISATION CONTESTÉE

Au total, 257 emplois sont menacés, dont 177 à Digoin, selon un communiqué de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-UNSA. "Le groupe met en avant une justification économique, alors que nous faisons des bénéfices sur notre secteur", avait déclaré lundi Pierre Laveder, membre du comité central d'entreprise.

"Leur souhait est de délocaliser sur des sites qui coûtent moins cher comme la Pologne ou le Portugal, où les ouvriers sont payés 500 euros par mois", a-t-il fustigé. Une procédure de plan social est actuellement en cours de négociation.

Deux recours en justice pour entrave à l'information des salariés à l'encontre des dirigeants français et suisses du groupe ont été intentés en octobre devant le TGI de Melun, le siège d'Allia étant situé en Seine-et-Marne, a précisé le représentant syndical.

Unia, qui se veut solidaire avec les travailleurs français, ajoute que le groupe Geberit est "florissant". Ce dernier a dégagé au 1er semestre un bénéfice net ajusté en progression de 23,6% à 333,2 millions de francs suisses. Le chiffre d'affaires a augmenté de 13,2% à 1,48 milliard.

Geberit avait expliqué en mai qu'il allait restructurer sa filiale Allia. Il avait expliqué que le segment de la céramique des salles de bains rencontre des difficultés ces dernières années. Le ralentissement en Europe, et en France plus particulièrement, ont engendré une surcapacité de production et une pression sur les coûts.

ats/buc