Zurich (awp) - Geberit a vu ses ventes ainsi que son bénéfice décliner sur les trois premiers mois de 2024, pénalisé par l'évolution des devises. Le fabricant saint-gallois fait toutefois mieux qu'escompté, en dépit d'un secteur de la construction à la peine en Europe. A la Bourse, les investisseurs ont apprécié.

L'équipementier de salles d'aisance fait état mardi d'un chiffre d'affaires de 837 millions de francs suisses, en baisse de 6,2% par rapport au premier trimestre 2023, précise la multinationale de Rapperswil-Jona dans un communiqué. Ajusté des effets de change, il a diminué de 1,4%.

Ses trois divisions ont enregistré des reculs des ventes, de -6,7% pour "Installation & Flushing Systems" à -5,9% pour "Piping Systems".

Les volumes ont légèrement reculé, souligne le groupe, la baisse de la demande ayant été en partie compensée par la constitution de stocks du commerce de gros en particulier en Europe, où les recettes se sont rétractées de 5,8% à 750 millions. La zone Amérique a grappillé 0,4%, l'Asie-Pacifique a perdu 1,6% pénalisée par la Chine, quand celle du Moyen-Orient et Afrique a chuté de plus de 20%.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a reculé de 7% à 275 millions de francs suisses. La marge afférente s'est amoindrie à 32,8% après 33,1% un an plus tôt. L'effet prix a atteint 1%, alors que le coût des matières premières a diminué. Les salaires ont progressé et les coûts liés aux investissements dans le marketing pour le lancement de nouveaux produits et la numérisation ont aussi pesé.

Confiant pour avril

Pour le deuxième trimestre, le groupe table sur des prix des matériaux légèrement au-dessus de ceux du 1er trimestre, mais inférieur au 2ème trimestre 2023. Pour l'exercice en cours, Christian Buhl, le directeur général "ne prévoit pas de hausse de prix". Il a ajouté par ailleurs qu'en avril, les ventes se sont révélées supérieures sur une base comparable par rapport à avril 2023.

Le bénéfice net a décliné de 11,4% à 190 millions.

La copie rendue par le groupe saint-gallois est globalement supérieure au consensus des analystes sollicités par AWP.

Pour la suite de l'exercice, la direction de Geberit s'en tient à ses déclarations du mois de mars. Le groupe veut encore gagner des parts de marché, tout en s'attendant à un recul du secteur de la construction. L'activité devrait être robuste dans la rénovation, qui représente 60% des recettes. Un nouveau programme de rachat d'actions de maximum 300 millions de francs suisses sur deux ans doit être lancé au troisième trimestre. Le montant de cette opération est toutefois inférieur au précédent (650 millions de francs suisses), note Stifel.

Baader Helvea note que les résultats font légèrement mieux qu'escompté, dans un environnement toujours difficile. La chute du nombre de permis de construire l'an passé "devrait entraîner une baisse de l'activité à l'avenir", en particulier dans le nord de l'Europe et en Allemagne, le principal marché de Geberit.

Vontobel salue une performance robuste, sachant que le groupe évolue sur des marchés finaux difficiles en Europe. Mais sa large exposition au secteur de la rénovation et la baisse des taux d'intérêts devraient donner de l'air au groupe saint-gallois.

A la Bourse, l'action Geberit a terminé en hausse de 4,66% à 539,20 francs suisses, dans un SMI en progression de 1,64%.

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