PARIS (Agefi-Dow Jones)--Après une période de gel prolongé de plusieurs semaines dans un contexte d'incertitudes politiques et de publication des résultats, les émetteurs sont revenus en force sur le marché primaire de la dette en euro.

L'émission géante multitranche d'un montant total de 8 milliards d'euros réalisée par General Electric la semaine dernière a permis de doper le volume hebdomadaire d'émission d'obligations corporates investment grade (>> IGI Laboratories, Inc.) en euro à 13 milliards, alors qu'il n'avait pas atteint le seuil des 10 milliards sur les cinq semaines précédentes en cumulé. Ce rebond des émissions n'a cependant pas jusqu'ici été suffisant pour faire remonter les volumes à leur niveau de 136 milliards enregistré sur la même période l'an dernier sur le compartiment IG.

Du côté du high yield (>> Hyster-Yale Materials Handling Inc), les émissions sont en revanche restées atones avec une semaine blanche la semaine dernière, la quatrième de l'année. Le mois de mai affiche des volumes de 340 millions d'euros, même s'ils demeurent, à 25,3 milliards depuis le début d'année, supérieurs aux moins de 19 milliards enregistrés sur les cinq premiers mois de 2016.

Dans le secteur du non-noté, Seb a mandaté BNP Paribas, Crédit Agricole, Natixis, et la Société Générale pour réaliser une émission de titres à sept ans d'un montant cible de 500 millions d'euros. Cette opération fait écho à celle d'un montant et d'une maturité identique réalisée par les Fromageries Bel il y a moins d'un mois. La société avait concédé un spread de 120 pb au-dessus du taux midswap grâce à un carnet d'ordres de 2,3 milliards.

Le marché secondaire a eu des difficultés à absorber ce fort rebond des émissions en fin de semaine dernière, avec des indices synthétiques de crédit qui se sont écartés de 1 point de base (pb) pour l'iTraxx Main, et de 2 pb pour le Crossover. Ces prises de profit ont fait suite à une semaine très positive, marquée par un resserrement important des indices iBoxx sur les subordonnées corporates et sur le high yield de respectivement 7 pb et 11 pb.

La stabilité prévaut pour les dettes senior non-financières et pour les indices iTraxx Main et X-Over juste au-dessus des seuils de 60 et 250 pb qui n'ont qu'à de très rares occasions été franchis à la baisse depuis 2007. "Pourtant, la chute du prix du pétrole à 46,5 dollars le baril aurait pu déclencher une correction du HY en euro", estimait Natixis avant le rebond de l'or noir.

-Patrick Aussannaire, L'Agefi ed: VLV

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