Iliad (-2,96% à 162,25 euros) enregistre la plus forte baisse de l'indice SBF 120 ce lundi après la publication vendredi soir de résultats semestriels en demi-teinte. L'opérateur de télécommunications à bas coûts a affiché un résultat net en repli de 1,3% à 139,9 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année, notamment en raison d'une plus forte imposition. En revanche, l'Ebitda consolidé a progressé de 6,6% à 624,2 millions d'euros à la faveur d'une hausse du nombre d'abonnés à la téléphonie fixe et mobile, et d'une optimisation des réseaux fixes du groupe.

Enfin, le chiffre d'affaires consolidé du propriétaire de la marque commerciale Free a bondi de 10,4% à 2,02 milliards d'euros. Cette hausse se divise, hors éliminations, entre une croissance de 3,6% du revenu sur le téléphone et l'Internet fixes, à 1,28 milliard d'euros, et une progression de 24,1% du revenu dans la téléphonie mobile, à 745,7 millions d'euros.

Le nombre d'abonnés au haut débit a crû de 3,9% en un an, à 5,735 millions, et celui du segment mobile a bondi de 33,8% à 9,095 millions. En revanche, l'ARPU (revenu moyen par abonné), indicateur clef dans le secteur, a reculé à 35,80 euros, contre 35,90 euros un an plus tôt. Ce dernier indicateur reflète la perte de vitesse d'Iliad, confronté aux conséquences de sa propre politique. Agissant depuis début 2012, date de son entrée sur le marché français de la téléphonie mobile, comme un "casseur de prix", Iliad a grevé les marges de ses trois concurrents SFR, Orange et Bouygues Telecom. Vivendi a ainsi cédé le premier à Numericable, le second résiste grâce à sa position d'opérateur historique et le troisième a lancé un vaste plan de restructuration, se lançant à son tour dans l'Internet fixe à prix sacrifiés.

Iliad a maintenu ses objectifs dévoilés lors de la publication de ses résultats annuels 2013, notamment celui d'atteindre un chiffre d'affaires supérieur à 4 milliards d'euros en 2015.

Dans une note consacrée au groupe, Société Générale a maintenu ce lundi sa recommandation Achat et son objectif de cours de 237 euros. Si l'analyste salue la bonne dynamique toujours à l'oeuvre, il souligne que le gain d'abonnées dans l'Internet et la téléphonie fixes a été inférieur à celui enregistré par Bouygues sur le semestre, en raison des offres très compétitives de ce dernier.

De leur côté, CM-CIC et Kepler Cheuvreux ont nettement réduit leur objectif de cours, selon une source de marché. Le premier constate les efforts de Bouygues et rappelle les maigres chances d'une consolidation du secteur en France. Il passe de 220 à 180 euros et maintient sa recommandation Conserver. Kepler Cheuvreux passe pour sa part d'un objectif de cours de 205 à 160 euros, et conserve sa recommandation Alléger. Il considère que l'intérêt d'Iliad sur T-Mobile US, pour lequel il a offert 33 dollars par action fin juillet, comporte des risques d'endettement excessif et détourne Iliad du marché français.

(E.B)