Le fournisseur d'accès à internet a également enregistré une forte progression de son activité dans le fixe, ce qui lui permet d'afficher des résultats semestriels supérieurs aux attentes du marché, salués en Bourse vendredi par une vive hausse du titre.

A 10h02, le titre avance de 4,27% à 125,80 euros, en tête des hausses de l'indice SBF 120, qui progresse de 0,35% dans le même temps.

"C'est le meilleur semestre de l'histoire de Free en termes de recrutements", a déclaré le directeur financier Thomas Reynaud lors d'un entretien accordé à Reuters.

"On bénéficie désormais de notre nouveau statut d'opérateur intégré fixe-mobile avec des synergies de coûts, des synergies de revenus", a-t-il ajouté.

Sur les six premiers mois de l'année, le groupe signe un bond de 39% de son chiffre d'affaires à 1,44 milliard d'euros. L'Ebitda est resté stable à 417 millions d'euros, tandis que le résultat net a chuté de 45% à 80 millions sous l'effet des investissements liés au lancement de Free mobile.

Le marché tablait en moyenne sur un chiffre d'affaires de 1,36 milliard, un Ebitda de 370 millions et un résultat net de 71 millions, selon un consensus cité par les analystes de Goldman Sachs.

Lancé le 10 janvier, le quatrième entrant a séduit 3,6 millions d'abonnés en près de six mois, soit 5,4% du marché du mobile, grâce à deux offres à prix cassés: un forfait de base à deux euros et un illimité à 19,99 euros par mois.

Son succès éclair a provoqué des départs massifs d'abonnés chez ses trois concurrents en place -France Télécom, SFR (groupe Vivendi) et Bouygues Telecom- qui ont contre-attaqué en revoyant à la baisse les tarifs de leurs offres.

FORTE PROGRESSION DANS LE FIXE

Free mobile a généré au premier semestre un chiffre d'affaires de 320 millions d'euros pour une perte opérationnelle de 44 millions, environ deux fois inférieure aux anticipations du marché.

"On a une bonne répartition entre les différents types de forfaits. On a des abonnés qui sont très satisfaits, qui sont là, qui consomment et dont une part non négligeable se porte sur le forfait à 19,99 euros", a expliqué Thomas Reynaud.

Le groupe n'a pas communiqué de chiffre sur la répartition des abonnés entre ses deux offres, réaffirmant seulement qu'elle était "équilibrée".

"Cela laisse penser qu'Iliad va être en mesure de poursuivre sans difficulté sa politique agressive en termes de prix, et que la base des prix sur le marché français du mobile va continuer à se recomposer", estiment les analystes d'UBS dans une note, évoquant des résultats "exceptionnellement solides".

Prié de dire si l'opérateur comptait poursuivre les recrutements d'abonnés à un rythme comparable à celui enregistré au deuxième trimestre, le directeur financier a répondu qu'il était trop tôt pour réaliser des projections.

"Lorsqu'on voit que nous avons réussi à prendre plus de 5% de parts de marché en moins de six mois, ce n'est pas une tendance qui a vocation à s'arrêter brutalement", a-t-il toutefois ajouté.

Dans son communiqué de résultats, le groupe aspire à une part de marché de 15% à moyen terme avant de viser 25% à long terme, une ambition identique à celle qu'il s'est donnée dans le fixe.

Continuant de profiter du fort écho médiatique suscité par l'offre mobile, l'activité fixe a recruté 298.000 nouveaux abonnés sur les six premiers mois de l'année, captant plus de la moitié (54%) des recrutements nets du marché sur la période.

Son chiffre d'affaires a progressé de 9% à 1,13 milliard d'euros tandis que son Ebitda a augmenté de 11% à 462 millions, compensant les pertes générées par l'activité mobile.

Edité par Dominique Rodriguez

par Gwénaëlle Barzic et Leila Abboud