Paris (awp/afp) - Le groupe français de minéraux industriels Imerys a publié mercredi des résultats annuels en hausse, soutenus par les acquisitions et une reprise dans les secteurs industriels, et se montre confiant pour 2018 après avoir nettement rempli son objectif 2017.

Imerys a affiché un bénéfice net en hausse de près de 26%, à 368,2 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 4,6 milliards d'euros en progression de 10,4%, et de 3,3% à périmètre et changes constants. Des chiffres supérieurs au consensus établi par Bloomberg.

Le groupe a enregistré une hausse de son résultat courant net de 11,4%, réalisant largement son objectif de faire progresser cet indicateur de plus de 7%.

Le PDG du groupe, Gilles Michel, cité dans un communiqué, a jugé que 2017 constituait "une année marquante" dans la mise en oeuvre de la stratégie d'Imerys, avec un objectif "largement dépassé" et une offre "renforcée" par l'achat de Kerneos.

Pour le patron d'Imerys, 2018 "devrait être une nouvelle année de progression de son résultat courant net". Conformément à son habitude, le groupe ne donne pas d'objectif chiffré en début d'année.

Imerys a bénéficié d'une amélioration de son activité en cours d'année, terminant sur un quatrième trimestre avec des ventes en croissance organique de 6,1%, en accélération par rapport aux 3,6% du troisième trimestre.

Dans l'ensemble, le second semestre a marqué une inflexion favorable, renforcée par l'intégration en juillet dernier du groupe français Kerneos, un spécialiste des produits à base d'aluminates de calcium pour la chimie du bâtiment, acquis pour près de 900 millions d'euros.

Les chiffres annoncés mercredi "sont de bon augure pour le développement de nos activités en 2018 dans un environnement global, qui devrait rester favorable", a ajouté le directeur financier Olivier Pirotte lors d'une conférence téléphonique.

"Beaucoup de signaux sont au vert", a-t-il relevé. Le groupe veut toutefois rester "prudent" et "vigilant" a-t-il indiqué, compte tenu d'un "certain nombre d'incertitudes" dont la volatilité des taux de changes, notamment la parité euro-dollar, et l'augmentation des coûts de certains composants.

- marchés porteurs -

L'acquisition de Kerneos a permis à Imerys de renforcer sa présence en Chine, avec trois nouvelles usines. La Chine est désormais le quatrième marché du groupe avec 7% du chiffre d'affaires. D'autres achats de moindre taille ont eu lieu à l'international (Brésil, Inde, Japon).

En outre, "plusieurs marchés ont été particulièrement porteurs" en 2017, a souligné le directeur financier, en mentionnant la branche Filtration et Additifs de performance.

La division Graphite et Carbone, dont les produits sont utilisés dans les batteries lithium-ion pour véhicules électriques, a aussi progressé. Le groupe y mène "des investissements industriels soutenus", a dit M. Pirotte.

La bonne tenue des équipements industriels, liés à la reprise économique, a profité au pôle Abrasifs et Réfractaires.

Un domaine est resté à un niveau faible avec un impact encore négatif sur le résultat opérationnel courant: les proppants céramiques pour l'exploration pétrolière en Amérique du Nord.

Imerys va continuer à miser sur l'innovation dans les spécialités minérales. Le groupe a consacré 70 millions d'euros à la R&D en 2017, soit 1,5% du chiffre d'affaires.

En 2018, le groupe "poursuivra (ses) investissements significatifs dans des capacités de production, dans l'innovation et dans (ses) programmes d'excellence opérationnelle et industrielle", a dit le directeur financier.

Les investissements ont atteint au total 340 millions d'euros en 2017, plus de 20% de plus que l'année précédente.

Un tiers (120 millions) a été consacré au développement de capacités, par exemple dans le talc à Toulouse et aux Etats-Unis, pour servir l'industrie automobile. Imerys prévoit une enveloppe du même ordre cette année.

Après les résultats 2017, le groupe proposera à l'assemblée générale une hausse du dividende de 11%, à 2,075 euros par action.

afp/rp