Lausanne (awp/ats) - Le Tribunal pénal fédéral a condamné un expert financier zurichois pour délit d'initié en marge de la fusion Lafarge-Holcim. Condamné à une amende de 7800 francs suisses, l'homme a été libéré en revanche pour cinq autres cas.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) reprochait à l'accusé d'avoir investi à six reprises entre janvier 2013 et avril 2014 dans des transactions sur des dérivés et des actions en relation avec le cimentier Holcim. Mais ce n'est que dans un cas, au moment de la fusion entre Holcim et Lafarge, que l'homme d'affaires, sa compagne et trois de ses clients ont réalisé un gros gain.

Lors de la publication du jugement mardi, le Tribunal pénal fédéral (TPF) a conclu qu'un faisceau d'indices clair précédant la fusion montre que l'expert financier a acheté des actions sur la base d'informations d'initié. Il a à l'évidence exploité le potentiel de hausse des cours. La cour n'a pas jugé plausible l'affirmation selon laquelle le Zurichois aurait investi en se fondant sur des rumeurs.

Alors que le TPF a estimé que le faisceau d'indices était établi dans le cas de la fusion, il a retenu que, dans les cinq autres affaires, il n'était pas probant. Il part cependant de l'idée que le financier a aussi bénéficié d'informations internes à Holcim.

Au total, l'homme d'affaires a réalisé un gain de quelque 2 millions de francs suisses pour lui et des tiers. Il a été condamné à payer 560'000 francs suisses à la Confédération. Sa compagne et les trois clients devront également verser des paiements compensatoires pour les profits illégaux réalisés.

Le procès avait commencé début novembre devant le TPF à Bellinzone. Le Ministère public de la Confédération avait requis une peine privative de liberté de 14 mois avec sursis.

Lors des débats, le MPC avait indiqué que l'homme d'affaires avait procédé à ses transactions sur Holcim en se fondant sur des informations livrées par une source interne à l'entreprise. Mais l'accusation n'était pas parvenue à identifier cette personne au cours de son enquête.

Le jugement n'est pas définitif et peut encore faire l'objet d'un recours. (arrêt SK.2017.19 du 19.12.2017)

ats/jh