Plus forte baisse de l'indice CAC 40, LVMH (-2,98% à 164,20 euros) est victime de la dégradation de la recommandation de JPMorgan de Surpondérer à Neutre. Si l'objectif de cours a été rehaussé de 155 à 175 euros, le bureau d'études juge que le numéro un mondial du luxe est désormais correctement valorisé après avoir progressé d'environ 30% depuis octobre, soit deux fois plus que le secteur. Le 16 mars dernier, le titre a même atteint un record à 175,40 euros.

LVMH affiche désormais une légère prime par rapport au secteur en terme de PER (21,9 contre 21,4) et une prime de 30%, conforme à sa moyenne historique, par rapport à l'indice MSCI Europe, observe le courtier.

Pour la banque américaine, cette belle performance s'explique par les anticipations des investisseurs qui misent sur une amélioration des résultats en 2015 et au premier semestre 2016. LVMH devrait en effet bénéficier d'effets de changes favorables (la baisse de l'euro rend plus attractif les produits du groupe), du dynamisme retrouvé de Louis Vuitton et de la bonne gestion de son portefeuille de marques.

Pour autant, l'analyste juge que les perspectives du groupe sont désormais pleinement valorisées. D'autant que la croissance des ventes de LVMH, comme du reste du secteur, pourrait ralentir à partir de l'exercice 2016 en raison notamment de l'affaiblissement de l'impact positif des changes.

Outre ces considérations sectorielles, JPMorgan souligne que le groupe de Bernard Arnault est confronté à des problèmes spécifiques, notamment dans le cognac où les marges sont pressées. A l'image de Rémy Cointreau, la branche vins et spiritueux de LVMH, Moët Hennessy, est affectée depuis l'an dernier par la chute des ventes de cognac en Chine et à Hong-Kong et par le repli des flux touristiques russes.

Le broker a également dégradé sa recommandation sur Christian Dior, qui détient 40,9% de LVMH, de Surpondérer à Neutre tout en relevant son objectif de cours de 160 à 183 euros. Le titre perd 2,66% à 173,95 euros.

(P-J.L)