Le propriétaire du cognac Rémy Martin, de la liqueur Cointreau ou du rhum Mount Gay a vu son chiffre d'affaires totaliser 269,1 millions d'euros au troisième trimestre (-1,0% à taux de change constants) et ses ventes de cognac, son principal centre de profit, progresser de 0,4% à 149,0 millions d'euros.

Cette progression, qui intervient sur une base de comparaison très favorable (les ventes de Rémy Martin avaient décroché de 32% au troisième trimestre de l'exercice précédent) devrait être favorablement accueillie par le marché, les analystes ayant anticipé un repli compris entre 5% et 6%.

Les ventes de cognac, qui pèsent pour plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe, avaient encore reculé de 11,8% au deuxième trimestre et de 15,3% au premier.

Rémy Cointreau a pâti comme ses concurrents LVMH (propriétaire de Hennessy) et Pernod Ricard (Martell) des mesures anti-corruption prises par Pékin à la fin 2012, qui ont mis un coup d'arrêt aux cadeaux d'affaires et aux banquets ostentatoires.

Mais sa rentabilité a davantage souffert compte tenu de sa plus forte exposition aux eaux-de-vie haut de gamme les plus touchées par ces mesures. Les catégories XO et Louis XIII, cognac ultra-haut de gamme à plus de 2.000 euros la bouteille, comptent pour la moitié du chiffre d'affaires du groupe en Chine.

En novembre dernier, Rémy Cointreau avait dit anticiper un rebond de ses ventes au dernier trimestre de son exercice seulement, les facturations à destination de la Chine intervenant plus tard pour cause de Nouvel An chinois tardif cette année (19 février).

Par ailleurs le groupe indique qu'aux Etats-Unis, "le succès des qualités supérieures compense désormais le désengagement stratégique de la catégorie VS" ("very special", eau-de-vie d'entrée de gamme).

Sur les neuf premiers mois de l'exercice, les ventes ont totalisé 740,9 millions d'euros, limitant leur baisse à 4,1% à taux de change constants.

Le groupe a confirmé sa prévision de croissance organique de ses ventes et de son résultat opérationnel sur l'ensemble de son exercice 2014-2015.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : LVMH Moët Hennessy L.V., PERNOD RICARD, Rémy Cointreau