"Bien que la politique de Mylan soit de ne pas commenter les rumeurs ou les spéculations, au vu de l'inexactitude flagrante des informations publiées ce matin, le groupe est contraint de confirmer que les informations de Reuters sont fausses", a déclaré Mylan dans un communiqué publié vendredi.

Une porte-parole de l'entreprise s'est refusée à préciser quels éléments de ces informations étaient erronés. Merck n'a pas souhaité commenter.

Le montant exact de l'offre de Mylan n'a pas pu être établi mais les sources ont dit que les sociétés discutaient sur la base d'un prix situé entre 3,5 milliards et 4 milliards d'euros.

Il n'est pas certain que ces négociations débouchent sur un accord, soulignent les sources qui ajoutent que Merck discute également avec des sociétés de capital-investissement.

Ces négociations avancées avec Mylan font suite au retrait de Nestlé et de Reckitt Benckiser de la course.

Merck avait annoncé l'an dernier sa volonté de vendre son pôle de santé grand public, qui réalise un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 810 millions d'euros, pour financer ses recherches dans les médicaments sur ordonnance.

La santé grand public, portée par le vieillissement de la population, est l'objet de grandes manoeuvres depuis quelques années mais la croissance de ce marché a ralenti récemment, étant passée selon les estimations de Morgan Stanley de 4%-6% à 0%-3%.

De plus, la forte concurrence sur les prix des distributeurs sur internet, essentiellement Amazon, incite certains acteurs à douter des retours à long terme de ce segment du marché. Dans ce contexte, acheteurs et vendeurs peinent à se mettre d'accord sur un prix.

La procédure de vente par Pfizer de son activité grand public, dont il espérait tirer jusqu'à 20 milliards de dollars (16,2 milliards d'euros), est elle aussi menacée après le retrait de GlaxoSmithKline, ont rapporté des sources.

Le titre Merck KGaA a clôturé en hausse de 0,62% à la Bourse de Francfort. L'action Mylan perdait elle plus de 1% vers 18h00 GMT à New York.

(Arno Schütze, Greg Roumeliotis, Ben Martin, Ludwig Burger, Martinne Geller, Patricia Weiss, Wilfrid Exbrayat et Juiette Rouillon pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Merck KGaA, Nestlé, Reckitt Benckiser, Mylan NV