Zurich (awp) - Le conglomérat industriel Oerlikon a dégagé l'an dernier une croissance sur l'ensemble de ses segments d'activité. Le groupe schwytzois entend poursuivre sur cette voie sur l'année en cours. Les actionnaires pourront compter sur un dividende relevé de cinq centimes à 35 centimes par action, indique mardi le compte-rendu d'activité.

Les entrées de commandes se sont enrobées de près d'un quart à 3,0 mrd CHF et le carnet idoine a gonflé de plus de moitié à 683 mio CHF. Les revenus se sont étoffés de plus d'un cinquième à 2,85 mrd. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a progressé de manière plus que proportionnelle à 415 mio, grâce à une extension de la marge afférente de 0,3 point de pourcentage à 14,6%.

Le bénéfice net en revanche s'est effondré de 60,8% à 152 mio CHF. La base de comparaison avait toutefois été marquée par le produit non récurrent de la cession de l'unité Vacuum en 2016.

La performance décoiffe toutes les projections des analystes consultés par AWP. Les entrées de commandes étaient attendues à 2,90 mrd, le chiffre d'affaires à 2,76 mrd, l'Ebitda à 399 mio et le bénéfice net à 129 mio CHF. La rémunération des actionnaires devait en moyenne atteindre 31 centimes par action.

CARTON PLEIN

Les revêtements de surface (Surface solutions) sont demeurés la principale source de revenus d'Oerlikon avec 1,38 mrd CHF, en hausse de près de 15%. Le segment affiche de surcroît la meilleure rentabilité, malgré un tassement de 2,2 points de pourcentage à 20,0% attribué à des investissements dans le domaine de l'impression en trois dimension.

Les fibres synthétiques (Manmade fibers) ont bénéficié d'un regain de demande en Chine pour générer un chiffre d'affaires de 740 mio CHF, correspondant à un rebond de plus de 50%. Oerlikon a par ailleurs décroché de vastes contrats en Turquie et en Inde. La marge d'exploitation est restée modeste à 7,7%, malgré une multiplication par plus de deux.

Les systèmes de traction (Drive systems) ont profité de leur repositionnement sur le segment haut de gamme pour saisir des opportunités dans les domaines agricole, de la construction, des transports et de l'automobile. Les revenus ont enflé de près d'un cinquième à 730 mio CHF et la marge opérationnelle a été élargie de 2,2 points de pourcentage à 10,6%. Oerlikon souligne continuer à examiner "toutes les options" pour l'avenir de cette division.

La direction articule pour l'exercice entamé des entrées de commandes de 3,4 mrd, pour des recettes de 3,2 mrd CHF. La rentabilité doit continuer à progresser avec une marge Ebitda autour de 15%.

CONCERT DE LOUANGES

"Excellent", "très robuste", "mieux qu'attendu", les analystes ne tarissent pas d'éloges tant sur la performance que sur les perspectives brossées par la direction, reconnaissant au passage avoir sous-estimé le potentiel du groupe schwytzois.

Baader Helvea évoque ainsi un "irrésistible rétablissement des revenus" et des "fantasmes de remodelage de portefeuille". Le courtier genevois calcule sur la base des jalons posés par la direction un excédent d'exploitation de près d'un demi-milliard de francs suisses sur l'année en cours.

Jefferies souligne que les activités d'impression en trois dimensions pour lesquelles Oerlikon a consentis d'importants investissements ne sont pas encore au points, mais n'en sont pas moins prometteuses pour autant.

Moins dithyrambique, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) reconnaît toutefois une performance inattendue et s'apprête à revoir ses projections de bénéfice par action pour 2018.

A 10h41, la nominative Oerlikon s'appréciait encore de 6,7% à 16,67 CHF, après avoir atteint un plus haut du jour à 17,40 CHF et dans un SPI en hausse de 0,78%.

jh/al