La croissance nippone de janvier à mars a été revue en forte hausse, avec un produit intérieur brut (PIB) en progression de 3,9% en rythme annualisé, contre une première estimation de 2,4%, selon des données officielles publiées lundi.

Les économistes interrogés avaient anticipé une révision à la hausse nettement moins marquée du PIB annualisé pour la période janvier-mars, avec un consensus qui était à +2,7%.

"C'est un chiffre plutôt positif et il montre que le rythme de la reprise s'accélère", dit Takeshi Minami, économiste en chef du Norinchukin Research Institute.

"Le secteur non-manufacturier accroît ses dépenses dans l'attente d'un redressement de la consommation privée, ce qui devrait jouer un rôle clé dans la relance de la croissance."

D'un trimestre sur l'autre, la croissance du PIB japonais sur les trois premiers mois de l'année est désormais de 1,0%, contre +0,6% en première estimation et un consensus des économistes interrogés par Reuters de 0,7%.

La forte révision en hausse du PIB s'explique surtout par celle de la contribution des dépenses d'investissement, dont la progression est désormais vue à 2,7% contre +0,4% en première estimation et +2,3% attendu par les économistes.

Avec la faiblesse du yen, un certain nombre d'entreprises, comme Panasonic ou Canon, rapatrient une partie de leur production qui se faisait en Chine ou ailleurs.

De même, une période de bénéfices record et de trésorerie abondante à fini par pousser certains groupes, comme le fabricant de robots Fanuc, à investir davantage.

Le gouvernement de Shinzo Abe, qui cherche à relancer les dépenses des entreprises et des ménages, devrait saluer ces données. Une reprise de l'investissement est essentielle au succès de sa politique de relance, qui vise à sortir le pays de la stagnation en modifiant la perception des acteurs que la période de déflation est appelée à se prolonger.

"L'économie japonaise retourne dans l'orbite de la croissance", a déclaré le porte-parole de Shinzo Abe, Yasuhisa Kawamura, à la presse en marge du sommet du G7 dimanche.

Le développement rapide des activités internet et de téléphonie mobile pousse également à la reprise des investissements dans les réseaux, tandis que les hôtels et les parcs à thème rénovent leurs murs pour attirer la clientèle.

"Le secteur non-manufacturier pourrait aussi investir davantage dans la bureautique pour faire face à la pénurie de main d'oeuvre", ajoute Takeshi Minami.

(Tetsushi Kajimoto et Leika Kihara, Benoît Van Overstraeten et Juliette Rouillon pour le service français)

par Tetsushi Kajimoto et Leika Kihara

Valeurs citées dans l'article : Fanuc Corp, Canon Inc, Panasonic Corporation