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Ajoute réaction CFDT au 9e paragraphe

PARIS (awp/afp) - Les syndicats CFE-CGC et CGT de Renault ont souligné samedi, après que le gouvernement s'est dit prêt à diminuer la part de l'État dans le capital du groupe, qu'il fallait préserver les intérêts des salariés du constructeur automobile français.

Alors que des négociations sur une fusion entre Renault et son concurrent italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA) ont capoté cette semaine, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a affirmé samedi à l'AFP, au Japon, que la priorité était de "consolider l'alliance" entre le groupe français et son partenaire japonais Nissan avant de songer à un rapprochement avec un autre constructeur.

Dans cette optique, a indiqué M. Le Maire, l'État est prêt "à réduire sa part" de 15% au capital de Renault, un point de frictions récurrent avec Nissan, partenaire depuis 20 ans du groupe français.

Comme dans le cas de "la proposition de FCA, notre syndicat reste attaché à la préservation des intérêts du groupe Renault et de ses salariés dans tous les scénarios de rapprochements ou de partenariats", a déclaré à l'AFP Bruno Azière, délégué CFE-CGC chez Renault.

"La consolidation de l'alliance (avec Nissan, ndlr) doit donc elle aussi respecter ces fondamentaux", a ajouté M. Azière.

Pour la CGT, "en réduisant sa part dans le capital de Renault", l'État se désengagerait "totalement de sa responsabilité vis-à-vis de l'industrie française et notamment de son industrie automobile", a critiqué Fabien Gâche, délégué CGT du constructeur au losange.

L'État s'interdirait "alors de pouvoir peser dans la gestion" du groupe "pour qu'il développe une réelle stratégie industrielle" et laisserait "ainsi les financiers régler le sort de cette entreprise avec toutes les conséquences sociales pour ses salariés" et "plus largement pour toute la filière automobile française", s'est inquiété M. Gâche.

"Le gouvernement se comporte comme un mandataire des gros actionnaires privilégiant la rentabilité à court terme au détriment des intérêts du pays", a protesté le délégué CGT.

De son côté, la CFDT "est favorable à un renforcement de l'Alliance" et son "objectif premier, c'est l'Alliance à trois" entre Renault, Nissan et le Japonais Mitsubishi, a indiqué Franck Daoût, délégué de ce syndicat chez Renault. "La CFDT confirme son opposition à une fusion entre Nissan et Renault, tant que notre Alliance n'aura pas atteint une maturité sûre et pérenne", a ajouté M. Daoût.

Interrogée par l'AFP, la direction du groupe Renault n'a pas souhaité faire de commentaire.

FCA avait surpris jeudi en retirant son offre de fusion, invoquant des "exigences" de Bercy et "les conditions politiques" en France. "L'État français est l'actionnaire de référence chez Renault, donc il est légitime que l'actionnaire de référence joue son rôle", a justifié samedi M. Le Maire, qui s'exprimait en marge du G20 Finances à Fukuoka, dans le sud-ouest du Japon.

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