Thao Hua,

The Wall Street Journal

Le coup de semonce tiré lundi par la compagnie aérienne irlandaise Ryanair (>> Ryanair Holdings plc) pourrait augurer de nouvelles difficultés pour ses rivales européennes.

Le transporteur à bas coûts a déclaré lundi avoir l'intention d'augmenter ses capacités de 15% pendant l'hiver, saison basse pour le secteur aérien, contre un précédent objectif de croissance de 10%. Ryanair augmentera ainsi sa flotte au rythme annuel le plus élevé du secteur en Europe jusqu'en 2017, avec 31 livraisons d'avions prévues rien que pour l'hiver 2015-1016, explique Davy Research.

De nouvelles baisses de prix à venir ?

La recette unitaire est déjà sous pression et le groupe irlandais pourrait devoir concéder de nouvelles baisses de prix pour remplir ses appareils. La campagne de séduction menée récemment auprès des voyageurs a entraîné une réduction des tarifs appliqués à certains services, comme le transport de bagages supplémentaires. Cela pèse sur les ventes hors billets.

Pour autant, l'initiative de Ryanair constitue un succès manifeste. Elle a contribué à la hausse de 16% du trafic et de 10% des ventes en un an. Le groupe a obtenu un taux de remplissage de ses avions de 92% en moyenne au cours du trimestre, une amélioration de six points de pourcentage. Si les prix du kérosène restent bas, la compagnie aérienne, soutenue par son offensive en vue de gagner des parts de marché, devrait bénéficier d'une marge de manoeuvre supérieure à celle des ses rivales.

Lufthansa revoit sa tarification

Cela est particulièrement vrai en Allemagne, où Ryanair dispose d'une part de marché de 5%, qu'elle cherche à multiplier par trois dans les années qui viennent. Sa concurrente Lufthansa (>> Deutsche Lufthansa AG) a annoncé lundi l'introduction d'un nouveau système tarifaire pour ses vols en Europe, comprenant de nouveaux services tels qu'une limite de bagages. Le prix d'un billet aller-retour démarrera désormais à 89 euros. Le problème pour Lufthansa est que son tarif le moins cher reste en général plus élevé que les prix de Ryanair.

D'autres compagnies aériennes européennes pourraient être confrontées à des difficultés du même ordre. Mais elles peuvent difficilement se permettre une nouvelle guerre des prix avec Ryanair, qui de son côté semble déterminée à engager la bataille.

-Thao Hua, The Wall Street Journal

(Version français Valérie Venck) ed/EC

Valeurs citées dans l'article : Ryanair Holdings plc, Deutsche Lufthansa AG