ZURICH, 13 octobre (Reuters) - Plus de 140 chefs de pays et de département de Sika, groupe de chimie pour le BTP, ont écrit à Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain , afin d'exprimer leur opposition au projet de prise de contrôle du groupe suisse par le spécialiste français des matériaux de construction.

Même si cette missive n'est guère susceptible de peser sur un feuilleton qui se joue désormais devant les tribunaux, elle illustre l'hostilité persistante au sein de Sika à l'égard du projet de Saint-Gobain.

"Nous vous exhortons une fois de plus à revoir vos plans qui, de notre point de vue, font peser des risques importants sur les deux parties", lit-on dans la lettre dont Reuters a pu obtenir une copie.

La lettre ouverte est datée de mardi, soit la veille des célébrations du 350e anniversaire de Saint-Gobain à Paris.

Un porte-parole du groupe français a minimisé l'importance du courrier.

"Le conseil de Sika se rend compte que ses arguments juridiques sont démontés les uns après les autres", a-t-il dit, ajoutant que Saint-Gobain restait ouvert à la discussion.

Début septembre, le tribunal administratif fédéral suisse a rejeté le recours de la fondation de Bill et Melinda Gates et du fonds Cascade Investment réclamant le lancement par Saint-Gobain'une OPA sur l'ensemble du capital de Sika.

En décembre 2014, Saint-Gobain a signé un accord avec la famille Burkard-Schenker, actionnaire de contrôle de Sika, pour lui racheter ses 16,1% du capital du chimiste suisse et ses 52,4% des droits de vote.

La direction Sika ne cesse depuis de s'opposer au projet de prise de contrôle par Saint-Gobain et les recours se sont multipliés devant les tribunaux et les autorités de régulation. Selon des experts juridiques, il faudra attendre 2016 pour que le dossier soit définitivement tranché en justice. (Oliver Hirt, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Gilles Guillaume)

Valeurs citées dans l'article : Sika AG, SAINT GOBAIN