"Vous venez de publier vos résultats semestriels. Pourriez-vous nous apporter un commentaire à ce sujet ?
Les résultats de ce premier semestre démontrent que la stratégie de fusion avec Intercell se déroule très positivement. Par ailleurs le travail de restructuration avec l’arrêt ou la cession de certaines activités ainsi que les économies de couts au niveau administratif et financier réalisés ont porté leurs fruits. Nous remplissons les engagements que nous avions pris.
Les revenus s’élèvent à 16,5 millions d’euros. Ils sont quasi stables par rapport à l’année dernière en raison de l’arrêt de notre activité de fabrication sous contrat que l’on a cédée en 2013.
Pro forma la perte de 22 millions d’euros enregistrée à l’issue du premier semestre de l’année dernière est passée à 12,2 millions d’euros au 30 juin 2014.
L’Ebitda est par ailleurs passé en pro forma de -12,7 millions d’euros à -3,6 millions d’euros.

Quels ont été les évènements phares de ce premier semestre ?
En premier lieu, la poursuite de notre programme d’un vaccin contre une maladie nosocomiale, le Pseudomonas, en partenariat avec Novartis qui cofinance l’essai de phase 3. Nous devrions avoir un premier bilan fin 2015, début 2016. Si celui-ci s’avère concluant, nous pourrions procéder à un enregistrement dès 2016. Ce vaccin est très important. Plus d’un million de personnes entrent en unité de soins intensifs et sont intubés. Le taux de mortalité au sein de cette population est de 20%.

La deuxième annonce significative faite ce premier semestre est le lancement du premier vaccin humain sur la plateforme EB66 au Japon, avec le partenariat entre GSK et Kaketsuken, dans le domaine de la grippe pandémique. Nous espérons le premier versement de royalties rapidement grâce à la constitution d’un stock de vaccins de sécurité, peut-être dès l’année prochaine. Les unités de production commerciales sont déjà mises en place. GSK a, qui plus est, fait état de sa volonté de fabriquer des doses de ce vaccin sur notre lignée cellulaire pour les Etats-Unis à compter de 2017.

Nous avons par ailleurs eu l’approbation de deux nouveaux vaccins vétérinaires sur la plateforme EB66.
Nous avons initié sur la plateforme VIVA|Screen un quatrième programme avec Sanofi dans le domaine vétérinaire pour découvrir des anticorps servant à guérir des animaux domestiques.

De quelle manière se profile ces six prochains mois ?
Sur ces six prochains mois, sera notamment déterminant le passage en phase 2 du deuxième vaccin que l’on a, sur une autre maladie nosocomiale- le Clostridium difficile. Le marché pour ce vaccin est estimé à 1 milliard d’euros.
Nous devrions avoir sur la plateforme EB66 au moins cinq licences de recherche, deux licences commerciales, deux dépôts de dossier de soumission finale pour l’enregistrement d’un vaccin.

Qu’en est-il de vos perspectives chiffrées ?

Nous confirmons que les revenus se situeront cette année entre 40 et 45 millions d’euros et qu’à moyen terme, vers 2016, l’Ebitda sera positif tout en continuant à investir dans nos programmes de recherche clinique à hauteur d’environ 22 millions d’euros. La trésorerie devrait être supérieure à 20 millions d’euros fin 2014. Celle-ci était de 28 millions à la fin du premier trimestre, et de 37 millions au terme du deuxième trimestre. Nous escomptons le fait que dans deux ans, la société parviendra à s’autofinancer.

Quels sont les principaux risques auxquels est confrontée l’activité de la société ?
Notre principale incertitude est liée à notre partenariat avec Sanofi.
Nous avons quatre programmes en cours avec le laboratoire. Nous pensons qu’il ne va sans doute pas lever l’option sur l’ensemble de ces programmes en raison de la réallocation stratégique qu’il a décidé d’entreprendre et des deux phases 3 qu’il doit financer.
Au-delà de ca, nous sommes très confiants.

Un dernier mot pour vos actionnaires ? Alors que le titre est en hausse de plus de 14% depuis le début de l’année, il affiche une correction de plus de 3% ce vendredi. Comment l’interprétez-vous ?
Il y a aujourd’hui un contexte boursier particulier en raison de la détérioration de la toile de fond conjoncturelle. En atteste la contreperformance du Nikkei de 3%.
Aussi, nous ne luttons pas contre la vague.
Plus globalement, j’aimerais indiquer à nos actionnaires que Valneva est plus solide que jamais. Nous avons plusieurs sources de revenus qui délivrent. Nous avons toutes les compétences requises en interne de la découverte jusqu’à la mise en vente de nos traitements. Les programmes que nous développons sont nombreux et se situent à un stade avancé. Nous avons un vaccin en phase 3, un vaccin prêt à entrer en phase 2, et un vaccin prêt à entrer en phase 1.

L’horizon de l’équilibre en 2016 est tout à fait atteignable.

Qu’en est-il de votre politique de dividende ?
Pour l’instant nous avons beaucoup investi. Nous avons donc beaucoup de reports à nouveau qu’il va falloir annuler avant de distribuer des dividendes. Cependant nos différents produits et programmes sont de nature à créer de la valeur ajoutée pour les actionnaires. En outre, nous nous rapprochons à pas assuré de notre capacité d’autofinancement de notre activité.
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