Le plan de restructuration du laboratoire devrait aussi toucher ses fonctions "support" (achats, comptabilité) et son activité vaccins, ont-ils précisé.

Sanofi, qui a déjà supprimé 4.000 postes entre 2009 et 2011, engage ainsi la déclinaison française d'un plan prévoyant deux milliards d'euros d'économies d'ici à 2015 et qui a déjà touché d'autres pays d'Europe ainsi que les Etats Unis.

Le groupe pharmaceutique emploie aujourd'hui quelque 28.000 personnes en France, soit un quart de ses effectifs mondiaux.

Un porte-parole a déclaré que Sanofi n'avait présenté aux représentants du personnel que "des pistes de réflexion sur les conditions de fonctionnement de la recherche dans les trois prochaines années".

Il a ajouté qu'aucun chiffre relatif aux effectifs n'avait été évoqué au cours de cette réunion mais la CFDT indique dans un tract distribué après la réunion du comité de groupe que "diverses sources internes et externes évoquent une fourchette allant de 1.200 à 2.500 salariés".

Selon le porte-parole de Sanofi, l'objectif du groupe est "de créer les conditions d'une nouvelle dynamique de la recherche, d'améliorer la compétitivité de Sanofi Pasteur et d'accroître l'efficacité des fonctions supports".

Il a ajouté que des discussions allaient maintenant s'engager avec les représentants du personnel qui devraient permettre de présenter un projet en septembre.

Des comités centraux d'entreprises extraordinaires ont d'ores et déjà été convoqués pour les 9 et 12 juillet.

Les suppressions d'emplois évoquées aujourd'hui toucheraient principalement le site de recherche de Toulouse, rapporte le représentant syndical CFDT. Elles s'effectueraient via des mesures de mobilité et d'âge ainsi que par le biais de départs volontaires, ajoute-t-il.

La CFDT mentionne aussi l'intention de Sanofi de centraliser sa recherche et ses fonctions "support" à Paris et à Lyon.

PLAN DE RESTRUCTURATION DES VACCINS

Un délégué syndical CGT a de son côté indiqué que la direction avait annoncé "un désengagement total du site de Toulouse", qui emploie 600 chercheurs, et "un arrêt de l'activité recherche du site de Montpellier" (200 chercheurs).

Au cours du comité de groupe, la direction a en outre présenté un plan de restructuration des vaccins qui toucherait la région Rhône-Alpes, ajoute la CGT.

Prié de commenter ces informations, le porte-parole de Sanofi a déclaré que le site de recherche de Montpellier "évoluerait progressivement vers un centre dédié au développement".

"La vocation du site de Toulouse reste a préciser", a-t-il ajouté, assurant que "toutes les options seront étudiées".

Il a aussi indiqué qu'un centre de recherche mondial sur les maladies infectieuses serait créé à Lyon.

Aucune délocalisation des sites ni aucune modification du nombre de sites industriel n'est prévu, a poursuivi le porte-parole.

Confronté à l'expiration des brevets de plusieurs de ses médicaments, Sanofi a annoncé que son bénéfice net subira un impact négatif de 1,4 milliard d'euros en 2012.

Chris Viehbacher a été reçu lundi dernier par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, mais rien n'a filtré sur le contenu de leurs conversations.

De leur côté, les représentants des cinq organisations syndicales de Sanofi (CFDT, CGT, CGC, CFTC et FO) ont rencontré mercredi un membre du cabinet d'Arnaud Montebourg à qui ils ont demandé un gel de la procédure en cours et une réunion tripartite syndicats-gouvernement-direction.

L'intersyndicale sera reçue par Michel Sapin, ministre du travail, le 23 juillet.

Noëlle Mennella, édité par Gwénaëlle Barzic

par Noëlle Mennella