GENEVE, 22 janvier (Reuters) - Les investissements directs étrangers (IDE) se sont contractés de 16% dans le monde en 2017, à 1.520 milliards de dollars (1.242 milliards d'euros), une baisse inattendue provoquée en partie par leur chute aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, montrent des données publiées lundi par les Nations unies.

"Nous nous attendions à une modeste reprise en 2017 mais cela n'a pas été le cas. Ils ont baissé de 16%, une baisse importante", a déclaré James Zhan, directeur de la division "investissement et entreprise" au sein de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), au cours d'une conférence de presse.

"Il y a un contraste frappant avec les autres variables macroéconomiques telles que la croissance du PIB mondial et du commerce, qui ont connu une amélioration substantielle en 2017."

Les IDE aux Etats-Unis ont chuté d'un tiers à 310 milliards de dollars l'an dernier, même si ce pays continue d'être leur principale destination.

L'effondrement est encore plus spectaculaire pour la Grande-Bretagne où il atteint 90% à 19,4 milliards de dollars. La base de comparaison est toutefois défavorable puisque 2016 avait été marquée par plusieurs opérations de fusions-acquisitions. La Grande-Bretagne a néanmoins créé de l'incertitude dans l'esprit des investisseurs avec son vote en faveur d'une sortie de l'Union européenne.

Les investissements directs étrangers en France ont en revanche bondi de 77% l'an dernier à 50 milliards de dollars. Cette évolution est principalement due à d'importantes opérations de fusions-acquisitions comme la finalisation du rachat du pôle de santé animale de Sanofi par l'allemand Boehringer Ingelheim, souligne la CNUCED dans son rapport.

Les IDE en Chine ont pour leur part augmenté de 8% pour atteindre le montant record de 144 milliards de dollars.

Toutes ces estimations sont provisoires mais la tendance générale devrait être confirmée par les données définitives, a dit James Zhan. (Tom Miles; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)