Paris (awp/afp) - Sanofi et Boehringer Ingelheim ont scellé lundi des accords définitifs sur l'échange de la division de santé animale du laboratoire français, Merial, contre celle de santé grand public du groupe allemand, devant permettre à Sanofi de devenir un leader du segment.

Le chiffre d'affaires des médicaments sans ordonnance (OTC) de Sanofi combinés à ceux apportés par Boehringer Ingelheim a totalisé 4,9 milliards d'euros en 2015, soit une part de marché mondiale de 4,3%, juste derrière le britannique GSK (4,4%) et l'allemand Bayer (4,6%), selon une présentation du groupe aux analystes.

Ces estimations sont légèrement inférieures à celles données par Sanofi en décembre, lors de l'annonce des négociations exclusives avec Boehringer Ingelheim.

Toutefois le géant pharmaceutique français caresse toujours l'espoir de devenir numéro un du secteur OTC dans les années à venir.

Il a notamment fait valoir dans sa présentation que sur la période 2010-2015, ses activités OTC combinées à celles de Boehringer ont atteint un taux de croissance annuel moyen de 5,8%, nettement supérieur à la croissance moyenne du marché sur la période (4,4%) et à celle des médicaments sans ordonnance de Bayer et GSK.

Comme prévu, Boehringer Ingelheim versera 4,7 milliards d'euros en espèces à Sanofi pour Merial, valorisé 11,4 milliards d'euros par la transaction, en plus de la cession de sa division de santé grand public, valorisée 6,7 milliards d'euros.

Sous réserve des autorités compétentes, la transaction doit être finalisée fin 2016, comme initialement prévu.

En tenant compte des résultats anticipés dans la santé grand public, de la mise en place progressive des synergies et de l'utilisation d'une partie des revenus nets pour racheter des actions, Sanofi s'attend à ce que cette transaction ait globalement un effet neutre sur le bénéfice net par action du groupe en 2017, puis un effet relutif par la suite.

Sanofi vise par ailleurs une marge opérationnelle "d'environ 30%" dans son nouvel ensemble OTC dès 2018, voire au-delà par la suite, a précisé lundi aux analystes le directeur financier, Jérôme Contamine.

M. Contamine n'a pas livré de prévision concrète sur les synergies attendues dans ce segment, se bornant à rappeler qu'elles s'appuieront sur les activités commerciales et marketing associées.

Il a aussi botté en touche concernant le sort de l'activité génériques de Sanofi en Europe, pour laquelle le groupe envisage plusieurs options, y compris une vente. Sanofi a prévu de trancher la question fin 2016.

"Nous travaillons dessus, mais nous sommes assez occupés par d'autres transactions actuellement", a commenté M. Contamine. Une référence implicite notamment aux manoeuvres de Sanofi pour s'emparer de la biotech américaine Medivation, spécialisée dans l'immuno-oncologie.

Sanofi a lancé fin mai aux Etats-Unis une procédure pour révoquer la direction actuelle de Medivation, qui lui est hostile, en tentant de rallier plus de la moitié des actionnaires de la biotech à son offre de rachat de 9,3 milliards de dollars.

Les actionnaires de Medivation ont actuellement jusqu'au 25 juillet pour exprimer leur consentement par écrit, un délai que Sanofi peut toutefois prolonger.

afp/rp