Tokyo (awp/afp) - Le pionnier japonais des écrans à cristaux liquides Sharp, sauvé par le géant taïwanais Hon Hai/Foxconn, a réduit de près de moitié sa perte nette au 1er semestre, à 45 milliards de yens (395 millions d'euros), et réussi à sortir du rouge sur le plan opérationnel.

Son résultat d'exploitation s'est établi à 79 millions de yens, en dépit d'une chute impressionnante de 28% de son chiffre d'affaires, tombé à 919,7 milliards de yens.

Le groupe a indiqué pour la première fois qu'il s'attendait pour l'ensemble de l'année à une perte nette de 41,8 milliards de yens, ce qui signifie un second semestre positif.

Il espère en outre un bénéfice d'exploitation annuel de 25,7 milliards de yens, confirmant le cas échéant un début de redressement, même si ses ventes devraient accuser une dégringolade de 19% sur un an à 2.000 milliards de yens.

Durant les six mois passés en revue, au cours desquels a été concrétisé le rachat par Hon Hai annoncé au printemps, Sharp a commencé une nouvelle vie sous la houlette d'un nouveau patron taïwanais, Tai Jeng-wu. Cet homme énergique, qui parle japonais, ne cesse de louer les qualités des technologies de Sharp et a commencé à rectifier la direction dans laquelle s'était engagé le groupe pour son malheur.

Il a décidé de négocier le rachat de sites cédés à la hâte par une société en quête de fonds et prévoit de relancer des activités qu'il juge avoir été abandonnées par erreur.

Ce nouveau patron, bras droit de Terry Gou, PDG de Hon Hai, est bien décidé à faire prendre des tournants stratégiques à Sharp, notamment vers les écrans électroluminescents (OEL ou Oled) et, s'il promet des investissements importants dans les technologies, exige aussi simultanément des réductions de coûts.

Entre avril et septembre derniers, Sharp a notamment souffert de moindres rentrées découlant de ses mobiles, de climatiseurs, de réfrigérateurs, de photocopieurs, de panneaux solaires et d'écrans LCD pour smartphones et tablettes, mais la rentabilité de cette activité et de plusieurs autres s'est améliorée.

Le groupe espère que la deuxième partie de l'année sera meilleure, même si l'environnement économique (hausse du yen, ralentissement dans les pays émergents, morosité de l'activité au Japon) ne lui facilitera sans doute pas la tâche.

afp/rp