Le fonds de capital-risque, l'un des premiers actionnaires du spécialiste des véhicules de transport avec chauffeur (VTC), est parvenu à un accord avec Kalanick sur les modalités d'un investissement de Softbank qui pourrait atteindre 10 milliards de dollars (8,6 milliards d'euros), a-t-on appris dimanche auprès de deux personnes au fait du dossier.

Le conseil d'administration d'Uber avait déjà convenu il y a plus d'un mois d'intégrer Softbank comme actionnaire, mais les négociations ont été ralenties par les divisions entre Benchmark et Kalanick.

Le conglomérat japonais dirige un groupe d'investisseurs qui projettent d'investir de 1 à 1,25 milliard de dollars et acheter jusqu'à 17% des titres détenus par les actionnaires et employés d'Uber dans le cadre d'une opération secondaire.

Les termes de cet investissement devraient être signés dimanche, a dit une des sources.

Uber n'a pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires.

Boucler la transaction Softbank permettrait à Uber, dont la valorisation atteint 68 milliards de dollars, d'ouvrir un nouveau chapitre après une année de controverses.

Travis Kalanick a été écarté en juin de son poste de directeur général après avoir été accusé d'avoir laissé prospérer en son sein une culture d'entreprise favorisant l'agressivité, le sexisme et les discriminations de toutes sortes.

Les méthodes d'Uber à l'égard de ses chauffeurs sont en outre souvent décriées tandis que sa façon de bousculer le marché réglementé des taxis suscite dans de nombreux pays une vive opposition.

Le pacte de non-agression est assorti de nouvelles règles de gouvernance qui visent à répartir plus équitablement les pouvoirs et à améliorer le suivi du groupe.

Il s'agit d'une importante victoire pour le nouveau directeur général d'Uber, Dara Khosrowshahi, qui a joué les médiateurs, selon une troisième source proche du dossier.

Pour permettre aux négociations d'aboutir, Benchmark a accepté de suspendre les poursuites qu'il avait engagées en août dernier pour réduire les pouvoirs de Kalanick, a précisé l'une des sources. Ces poursuites seront abandonnées une fois réalisée l'entrée de Softbank au capital, a-t-elle ajouté.

En échange, Travis Kalanick devra obtenir l'aval de la majorité du conseil d'administration s'il veut remplacer les sièges d'administrateur qu'il contrôle. Outre son propre siège, Kalanick contrôle deux autres sièges, occupés par Ursula Brown, ancienne directrice générale de Xerox, et John Thain, ancien directeur général de Merrill Lynch.

Kalanick les a nommés en août dernier sans en informer au préalable le conseil d'administration.

(Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : SoftBank Group Corp, Xerox Corp