Tokyo (awp/afp) - L'action de l'opérateur japonais de télécommunications SoftBank Group a lâché plus de 10% mardi à la Bourse de Tokyo, au lendemain de l'annonce d'un projet de rachat du fabricant de semi-conducteurs britannique ARM Holdings pour 24,3 milliards de livres.

Le titre ne valait plus que 5.387 yens (-10,32%) à la clôture, les investisseurs jugeant visiblement le prix proposé trop élevé au regard des synergies de court terme entre les deux groupes.

Dans une note citée par l'agence Bloomberg, Naoshi Nema, analyste chez Cantor Fitzgerald, avait averti d'une possible réaction négative des marchés face au montant de la transaction, "en particulier dans la situation actuelle où SoftBank peine à redresser sa filiale américaine Sprint", rachetée au prix fort il y a plusieurs années.

Contacté par l'AFP, Hiroaki Hiwata, de Toyo Securities, a également fait part d'"inquiétudes" sur une opération qui va venir alourdir la dette déjà conséquente de la firme nippone.

A l'inverse, l'action ARM s'était envolée lundi de plus de 40% à Londres et à New York.

"Nous admirons depuis longtemps ARM comme une société du secteur de la technologie mondialement connue et leader dans son domaine", avait expliqué le PDG de SoftBank Group, Masayoshi Son, dans un communiqué. "C'est une de nos plus importantes acquisitions jamais réalisées et ARM devrait être un pilier important de la stratégie de croissance de SoftBank à l'avenir".

Cet investissement servira à capter "les opportunités très significatives de l'internet des objets", a-t-il souligné, en référence au développement des objets connectés dans les foyers comme dans les entreprises. Il peut s'agir par exemple de bracelets connectés, de colis équipés de puces transmettant la localisation de chacun, de véhicules, de drones, de robots ou encore de compteurs électriques communicants.

L'opération, facilitée par la chute de la livre sterling à la suite du Brexit, intervient alors que SoftBank vient d'accumuler un important pécule. Le géant avait ainsi annoncé en juin la cession au géant chinois de l'internet Tencent de la société finlandaise de jeux vidéo Supercell pour 8,6 milliards de dollars (7,5 milliards d'euros), ainsi que la vente de parts dans le studio de divertissement japonais GungHo.

Peu auparavant, il avait aussi fait part de la vente d'actions détenues dans le géant chinois du commerce en ligne Alibaba, pour quelque 11 milliards de dollars.

afp/al