Dans le cadre d'une IPO, Toshiba et le fonds adossé à l'Etat japonais, Innovation Corporation Network of Japan (ICNJ), vendraient l'intégralité de leur participation dans l'entreprise suisse, a annoncé cette dernière dans un communiqué, en précisant qu'elle serait cotée à Zurich.

Son directeur général, Richard Mora, a toutefois déclaré que la piste alternative d'un rachat par une autre société n'était pas écartée.

Reuters a rapporté en juin que la liste des acquéreurs potentiels pour Landis+Gyr avait été réduite à deux noms, la branche de capital-investissement de Goldman Sachs et le canadien Onex.

Toshiba avait auparavant repoussé une approche de près de 2 milliards de dollars (1,75 milliard d'euros) pour Landis+Gyr de la part de CVC Capital Partners et Hitachi, a rapporté Reuters en mai.

"Aucune décision n'a été prise en ce qui concerne soit une IPO soit une vente (...)", a dit Richard Mora lors d'une conférence téléphonique, en refusant d'estimer le montant qu'une IPO permettrait de lever.

PERTE MULTIPLIÉE PAR CINQ

Une source proche du dossier a dit à Reuters qu'une introduction en Bourse était "le scénario le plus probable".

Itron, concurrent américain de Landis+Gyr réalisant un bénéfice brut (Ebitda) d'un peu plus de 200 millions de dollars à peu près identique à celui de l'entreprise suisse, présente une capitalisation boursière de 2,6 milliards de dollars.

Landis+Gyr a vu sa perte nette multipliée par cinq sur le dernier exercice, à 62,1 millions de dollars. Il cherche à attirer les investisseurs avec une politique de dividende qu'il qualifie lui-même d'"attractive" en promettant de reverser au moins 70 millions de dollars à ses actionnaires en 2018 et 60% de sa génération de trésorerie ensuite.

"Nous pensons que notre politique post-IPO de retour aux actionnaires est attractive et viable", a dit Richard Mora.

Les appareils de mesure permettent aux particuliers et aux groupes de service aux collectivités ("utilities") de surveiller et de gérer la consommation d'électricité, de gaz et d'eau.

Le secteur a connu une vague de consolidation depuis deux ans avec notamment le rachat de Sensus par Xylem pour 1,7 milliard de dollars et l'acquisition d'Elster, une filiale de Melrose Industrie, par Honeywell en 2016.

La diffusion des appareils de mesure a été entravée ces dernières années par un manque de normes, par l'incertitude autour du futur cadre législatif relatif à leur utilisation et par la méfiance des consommateurs.

Toshiba, de son côté, s'efforce de céder des actifs, en particulier sa lucrative division de puces mémoire, dont il espère tirer 2.000 milliards de yens (15,57 milliards d'euros), pour surmonter ses difficultés financières liées à Westinghouse et à un scandale comptable.

(Avec Joshua Franklin; Bertrand Boucey pour le service français)

par John Miller