Tokyo (awp/afp) - L'action du conglomérat industriel japonais Toshiba dévissait de 9% mardi à la Bourse de Tokyo, après l'annonce d'un report de ses résultats financiers qui devaient tomber à la mi-journée à l'instar de prévisions annuelles qui risquent d'être catastrophiques.

Le titre est descendu à 226,2 yens à la reprise après la pause déjeuner, soit un recul de 9,45%, les investisseurs s'inquiétant des raisons pour lesquelles Toshiba, en proie à une nouvelle crise, n'a pas réussi à communiquer à l'heure promise le montant des pertes redoutées en raison de la mauvaise situation de son activité nucléaire.

Malgré des rumeurs de difficultés à boucler la présentation des comptes pour ce mardi, Toshiba avait persisté et signé en adressant en fin de semaine dernière un e-mail aux journalistes confirmant "la diffusion d'un communiqué de résultats le 14 février à 12h00 locale (03H00 GMT)" puis une conférence de presse quatre heures plus tard.

Las, à 12h00 précises, rien n'est apparu sur le site de diffusion de résultats de la Bourse de Tokyo et quelques minutes après, Toshiba a publié une phrase, disant: "nous avions dit que nous communiquerions nos résultats à midi, mais nous vous informons que nous ne l'avons pas fait", sans donner la moindre indication sur le moment auquel le groupe pensait rendre ses comptes publics.

La sanction est tombée dès la reprise des transactions à la Bourse à 12h30 (03h30 GMT), les investisseurs étant déjà échaudés par ce genre de péripéties dont Toshiba s'est rendu coutumier depuis la crise de manipulations comptables révélées en 2015.

Mardi, des informations nouvelles dans la presse indiquent que Toshiba va inclure pour la première fois dans son communiqué comptable une note mettant implicitement en garde ses actionnaires et les potentiels investisseurs quant à la continuation de ses activités, selon le quotidien économique Nikkei.

Le journal ajoute que Toshiba envisage de vendre à un groupe sud-coréen ses parts (environ 60%) dans la société britannique Nugen qui est engagée dans la construction d'une centrale nucléaire en Angleterre au côté d'Engie (ex-GDF Suez) à horizon 2025, mais pour laquelle la décision finale d'investissement n'est pas encore prise.

Le groupe a déjà prévenu qu'il les attendait "largement dans le rouge" en raison de dépréciations massives pour le moment chiffrées à "plusieurs milliards de dollars", découlant de la réévaluation des coûts de construction de deux centrales atomiques aux Etats-Unis par sa filiale Westinghouse.

La direction du groupe pourrait en outre annoncer un désengagement partiel dans le secteur nucléaire. Le patron avait laissé entendre récemment qu'une telle décision était possible au regard des risques financiers existants dans ce domaine.

afp/rp