Tokyo (awp/afp) - Toshiba a annoncé jeudi, date limite, ses résultats définitifs pour l'exercice bouclé en mars dernier, après avoir obtenu un délai exceptionnel, levant ainsi une première menace pesant sur son maintien à la Bourse.

Le groupe a indiqué avoir subi une perte nette de 965 milliards de yens (environ 7,5 milliards d'euros) en raison d'énormes dépréciations d'actifs liées à sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, finalement mise en faillite.

Westinghouse a mal calculé les risques auxquels il s'est exposé en rachetant une société de construction de centrales atomiques et a coulé les finances de Toshiba qui se bat désormais pour éviter d'être chassé de la cote sur les places de Tokyo et Nagoya.

Une longue bataille a opposé Toshiba à ses commissaires aux comptes qui jugeaient que le groupe aurait pu se rendre compte plus tôt des problèmes et les intégrer dans ses résultats de 2015/16, ce que contestait Toshiba.

Un compromis a été trouvé, avec une certification partielle des résultats, qui permet donc à Toshiba de s'extirper une première épine du pied, sans qu'il soit pour autant assuré de rester en Bourse.

Il lui reste désormais à prouver une grande amélioration de sa gouvernance (dont les lacunes sont apparues au grand jour) et à démontrer à la fin de la "période de grâce" qui court jusqu'à mars 2018 qu'il est redevenu solvable.

Pour ce faire, le groupe veut céder au plus vite sa filiale de puces-mémoires Toshiba Memory pour sortir de l'actuelle situation financière calamiteuse. Mais il rencontre l'opposition farouche de l'américain Western Digital/SanDisk qui investit depuis 17 ans à ses côtés et veut avoir voix au chapitre dans le choix de l'acheteur des actifs de Toshiba dans ce domaine.

L'an passé, les ventes de la division "stockage de données" tirées par lesdites puces-mémoires ont progressé de 8% et les bénéfices ont fortement augmenté, montrant qu'elle est bel et bien une pépite pour le groupe.

Mais Toshiba ne voit pas comment s'en sortir sans vendre les activités les plus attractives susceptibles de rapporter suffisamment pour couvrir le passif.

Le groupe a par ailleurs indiqué qu'il pensait revenir dans le vert cette année comptable (avril 2017 à mars 2018), avec un bénéfice net espéré à 230 milliards de yens (1,8 milliard d'euros au cours actuel).

Durant le seul premier trimestre (janvier à juin), le groupe a dégagé un résultat net de 50,3 milliards de yens, en repli de 36% sur un an, mais son gain d'exploitation de la période a dans le même temps été sextuplé à 96,7 milliards de yens, sur un chiffre d'affaires en hausse de 8,2% sur un an à 1.143,6 milliards de yens.

afp/al