par Elizabeth Piper

LONDRES, 6 mai (Reuters) - Le gouvernement britannique est encore loin d'avoir pris sa décision sur le futur arrangement douanier avec l'Union européenne, a déclaré dimanche le ministre des Entreprises, Greg Clark.

La Première ministre, Theresa May est soumises aux pressions des partisans du Brexit qui espèrent la voir renoncer à l'option présentée comme ayant sa préférence, celle d'un partenariat douanier qui aurait le mérite de ne pas entraver les échanges commerciaux.

Dimanche, Greg Clark a une nouvelle fois argumenté en faveur de cette solution, soulignant qu'elle ne suscitait aucun rejet au sein du gouvernement et que plusieurs ministres y travaillaient.

Une autre solution, un arrangement douanier simplifié à l'extrême ("highly streamlined customs arrangement"), qui minimiserait les contrôles douaniers en intégrant des solutions technologiques et numériques comme des déclarations en ligne préalables qui éviteraient aux camions de devoir s'arrêter et rendraient les passages aux frontières plus fluides, est également à l'étude.

Aucune des deux n'a les faveurs de Bruxelles qui les a rejetées.

"Je suis très lucide sur cette question. (...) Il est tout à fait normal que nous quittions l'union douanière (...) mais ce par quoi nous allons la remplacer est de la plus haute importance", a déclaré Greg Clark à la BBC.

S'appuyant sur l'exemple de Toyota, qui a besoin d'importer des équipements depuis le continent pour assembler des véhicules en Grande-Bretagne, Greg Clark a rappelé que les entreprises avaient besoin de certitudes sur l'avenir tout en prévenant qu'il faudrait du temps, tant pour prendre une décision et pour la mettre en oeuvre.

Ce message a reçu le soutien de représentants du secteur privé, dont celui d'Adam Marshall, directeur général de la chambre britannique du Commerce, qui a prié le gouvernement de privilégier le pragmatisme sur l'idéologie.

A Londres, la nature des futures relations douanières post-Brexit avec les ex-partenaires communautaires continue de diviser le camp tory, dont les plus fervents partisans de la sortie de l'UE ne veulent pas entendre parler d'arrangements particuliers mais réclament une rupture nette avec l'ensemble communautaire.

Les deux options esquissées par le gouvernement britannique ont pour l'heure été rejetées par l'Union européenne, qui insiste sur la nécessité d'éviter un retour à une "frontière physique" entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord.

L'option du partenariat, indiquent des responsables européens, serait trop compliquée. Quant à l'option d'une "frontière numérique" avec système d'enregistrements des camions, elle relève des "contes de fées et d'elfes", a dit le mois dernier un diplomate européen à Reuters.

Dans le même temps, les Vingt-Sept ont proposé à Londres un accord de transition de 21 mois, jusqu'au 31 décembre 2020, afin d'aider les entreprises britanniques à se préparer à la sortie de l'Union. Les règles et dispositions européennes continueraient de s'appliquer au Royaume-Uni durant cette période. (Nicolas Delame pour le service français)