Renée Schultes

The Wall Street Journal

Le seul problème de Volkswagen (VOW.XE), c'est Volkswagen.

Le constructeur automobile allemand a publié jeudi un résultat d'exploitation conforme aux prévisions des analystes au titre du deuxième trimestre. Les objectifs du groupe, qu'il a confirmés, signifient que son bénéfice d'exploitation devrait atteindre 12,5 milliards à 12,7 milliards d'euros pour l'exercice entier.

Les marques Audi et Porsche de Volkswagen ont gardé de bonnes couleurs et le résultat d'exploitation pro forma du groupe en Chine a inscrit un nouveau record trimestriel. Mais le résultat d'exploitation de la marque VW a chuté de près d'un tiers au premier semestre, à 1 milliard d'euros.

Recul des ventes dans les pays émergents

Si le groupe n'arrive pas à convaincre le marché qu'il peut améliorer les bénéfices de la division qui construit la Golf et représente la moitié de son chiffre d'affaires, il risque d'avoir du mal à donner un coup d'accélérateur à son titre en Bourse.

Volkswagen doit affronter un fléchissement des ventes de voitures dans les grands pays émergents et des effets de change négatifs. Au cours des six premiers mois de 2014, le nombre de voitures vendues par le groupe en Amérique latine a chuté de 20,2% sur un an.

Compte tenu des importantes charges fixes de Volkswagen, la baisse des volumes met automatiquement les bénéfices sous pression. Ces charges devraient s'établir à 57,54 milliards d'euros en 2015, contre 50,26 milliards d'euros en 2013, d'après les estimations de la société de Bourse ISI Group.

Un objectif de marge ambitieux

Volkswagen veut réaliser 5 milliards d'euros de nouvelles économies afin de pouvoir atteindre l'objectif d'une marge d'exploitation de 6% pour sa division VW en 2018. Mais la marche est haute: VW n'a dégagé qu'une marge de 2,3% au deuxième trimestre.

L'action de préférence de Volkswagen a perdu 15% depuis le début de l'année. Avec un multiple de capitalisation des bénéfices de 7,6, elle est la moins chère du secteur automobile européen. Mais même si le groupe a augmenté son chiffre d'affaires de 40 milliards d'euros depuis 2011, son résultat d'exploitation est resté pratiquement stable, si l'on exclut ses coentreprises en Chine, souligne ISI.

Volkswagen a donc encore beaucoup à faire pour dégripper le moteur de ses bénéfices.

-Renée Schultes, The Wall Street Journal

(Version française Lydie Boucher)