Worldline : rumeur d'intérêt pour l'acteur américain EVO.
Le 25 novembre 2015 à 11:45
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La thématique de la concentration reste prégnante pour le secteur des moyens de paiements. Et surtout pour Worldline, qui vient de s'allier avec Equens : en hausse de plus de 2% à la Bourse de Paris, l'action Worldline prend manifestement bien l'information de l'agence Bloomberg selon laquelle le groupe envisagerait, à l'instigation de sa maison mère Atos, de racheter l'américain EVO Payments International. Le montant de l'opération pourrait aller jusqu'à deux milliards de dollars (un peu moins en euros), rapporte l'agence de presse. Un bureau d'études d'études parisien se montre cependant dubitatif.
Bloomberg affirme en effet que la SSII française Atos, qui détient toujours plus de 70% de Worldline, spécialiste des transactions électroniques, a discuté à titre préliminaire avec la direction d'EVO Payments, à Atlanta, d'un éventuel rachat. Aucune décision n'a été prise pour l'heure.
Non coté en Bourse, EVO est notamment soutenu par un fonds de “private equity” entré en 2013, Madison Dearborn Partners.
Atos entendrait réaliser cette acquisition via sa filiale spécialisée et depuis peu cotée en Bourse, Worldline. Bloomberg rappelle qu'Atos semble en chasse, puisque d'autres cibles qu'EVO seraient parallèlement étudiées. Aucune des deux sociétés n'a officiellement réagi à cette heure.
A titre de comparaison, Atos capitalise près de huit milliards d'euros à la Bourse de Paris, et Worldline 3,2 milliards d'euros. Cette éventuelle opération pourrait donc augmenter fortement le périmètre de Worldline.
Prudence : le bureau d'études parisien Invest Securities revient sur cette rumeur, et n'y croît qu'à moitié. Pour eux, un rapprochement entre EVO et Worldline est 'difficilement envisageable à court terme', ne serait-ce que parce que Worldline vient juste d'annoncer une “alliance-fusion” avec le néerlandais Equens.
“Au-delà de la taille de l'opération (deux milliards de dollars) qui pourrait nécessiter pour partie une augmentation de capital, c'est surtout le mix géographique (forte implantation américaine) et la concomitance de deux intégrations (avec Equens, ndlr) en cas de conclusion rapide qui nous interpellent”, indique la note de recherche.
Au final, Invest Securities se demande s'il ne s'agit pas d'une simple prise de contact sans conséquence dans l'immédiat : “l'exemple Equens ayant montré que les discussions peuvent s'étaler sur de nombreux mois, nous pensons qu'il s'agit d'une prise de contact pour préparer une prochaine acquisition d'ici 12 à 18 mois”, supputent les spécialistes.
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Worldline figure parmi les 1ers prestataires mondiaux de services de paiements électroniques et de services transactionnels. Le CA par activité se répartit comme suit :
- services aux commerçants (69,7%) : ce pôle permet aux commerçants d'augmenter leurs ventes et d'améliorer l'expérience de leurs clients dans un environnement sécurisé et de confiance, avec une expertise et une couverture paneuropéenne exceptionnelle ;
- services financiers (21,9%) : ce pôle assure, au premier rang en Europe, le traitement des données financières et permet aux institutions financières de déployer des technologies transformantes, gérer les risques et la fraude, optimiser les processus et assurer l'excellence opérationnelle ;
- mobilité & services web transactionnels (8,4%) : ce pôle apporte, au-delà du traitement du paiement, l'expertise sur de nouveaux marchés avec des solutions de dématérialisation sécurisée, d'IoT et de billetterie électronique.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (13%), Europe du Nord (33,1%), Europe centrale et de l'Est (23,2%), Europe du Sud (20,1%) et autres (10,6%).