La sous-performance des marchés actions des pays émergents contraste fortement avec les bénéfices dégagés par les entreprises qui opèrent sur ces marchés, en particulier si l'on compare cette situation par rapport aux marchés développés, explique AXA Rosenberg. Le découplage entre cours des actions et résultats des entreprises n'a ainsi jamais été aussi marqué.

Depuis octobre 2010, les actions émergentes sous-performent celles des marchés développés de 34% si l'on se réfère aux indices MSCI. Parallèlement, durant la même période, les bénéfices réalisés par les entreprises des marchés émergents n'ont été inférieurs que de 14% par rapport à ceux des sociétés opérant sur les marchés développés.

Or, historiquement, lorsque les investisseurs se détournent des marchés émergents, la sous-performance des valeurs de la zone s'accompagne d'une baisse similaire de leurs bénéfices.

Pour le gestionnaire d'actifs, une explication raisonnable de ce découplage entre les prix des actions et les résultats des entreprises est liée au fait que les investisseurs sont plus pessimistes vis-à-vis du potentiel de croissance des bénéfices sur le long terme dans les marchés émergents. Cette hypothèse n'est cependant pas confirmée par les prévisions IBES pour la période 2014-2016 qui indiquent une croissance annuelle des bénéfices de 10,9%, toujours en ligne avec la tendance à long terme. Ainsi, le niveau des bénéfices dégagés par les entreprises émergentes ne permet pas de justifier la sous-performance des marchés actions émergents par rapport aux marchés actions des pays développés depuis 2010.

S'agissant des valorisations des actions émergentes, ces dernières se négocient à l'heure actuelle à un ratio cours sur bénéfices de 10,7, soit une décote de 28% par rapport à celles des marchés développés.

Bien qu'Axa Rosenberg ne fait pas de recommandation en matière d'allocation d'actifs, il indique qu'une amélioration de la conjoncture macroéconomique pourrait entrainer une revalorisation des marchés émergents