A la question « La performance des actions européennes va-t-elle se poursuivre en 2015 ? », Catherine Garrigues, Responsable gestion actions Europe chez Allianz GI, répond par l'affirmative. Le potentiel de hausse est « substantiel », une progression d'au moins 20% étant envisageable d'ici septembre 2016. Les facteurs de soutien aux marchés sont bien connus, le lancement par la BCE de l'assouplissement quantitatif en premier lieu.

Il se traduit par des taux bas, poussant les investisseurs à rechercher du rendement sur les marchés actions. Le QE a également provoqué une baisse de l'euro. Dans le même temps, le dollar s'est raffermi, la croissance étant bien installée aux Etats-Unis. Catherine Garrigues a rappelé que la cote européenne était très sensible aux variations monétaires.

Cette baisse de la monnaie unique, des prix du pétrole et des conditions de financement favorables pour les entreprises sont autant d'éléments positifs pour les résultats des entreprises. Le consensus pour 2015, hors valeurs pétrolières, pourrait ainsi être révisé à la hausse, ce qui marquerait une cassure par rapport aux quatre dernières années. Le consensus était initialement annoncé à +10/+12% avant d'être révisé et de prévoir une stagnation ou une baisse des résultats.

Si les résultats sont en moyenne actuellement attendus en progression de 10%/12%, ils pourraient être révisés à la hausse à +15%.

S'agissant de la valorisation des actions, la gérante estime qu'elles sont correctement valorisées en terme absolu sur une base historique. Hors pétrolières et financières, le marché européen affiche un PER de 20. Mais relativement au marché obligataire, leur valorisation est très attrayante.

Catherine Garrigues s'est cependant déclaré "mal à l'aise", ce constat dépend en effet de ce qui va se passer sur le marché des taux, dont la configuration actuelle n'avait jamais été constatée auparavant.

Comme risques pesant sur ce scénario optimiste pour les actions, la Responsable gestion actions Europe chez Allianz GI a cité le risque politique, avec une sortie toujours possible de la Grèce de la zone euro, mais aussi les incertitudes à propos de la réaction des marchés européens à une correction à Wall Street.

Mais elle s'inquiète surtout de l'euro - "facteur de risque énorme" - structurellement une monnaie forte étant donné l'excédent commercial européen. Jusqu'à la crise récente, l'excédent allemand était masqué par le déficit des autres pays, ce qui n'est plus le cas à l'heure actuelle, a expliqué Catherine Garrigues.

Cette dernière s'attend cependant à ce que la faiblesse de l'euro perdure encore quelques temps et évoque comme possible catalyseur d'une prise de conscience de la sous-évaluation de l'euro, la mise en place de vraies réformes en France et en Italie.